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Cinéma

Peter Bogdanovich, l'homme qui a sauvé le dernier film d'Orson Welles

The Other Side of the Wind d'Orson Welles

The Other Side of the Wind d'Orson Welles - Netflix

Connu pour ses rôles dans Les Soprano, How I Met Your Mother et The Good Wife, Peter Bogdanovich a aussi aidé à la restauration du dernier film d'Orson Welles.

Il est à la fois le cinéaste le moins connu du grand public et le plus adulé par des cinéastes comme Quentin Tarantino et Wes Anderson. A 80 ans, Peter Bogdanovich savoure 2018, année de sa redécouverte.

Honoré au Festival Lumière en octobre, le réalisateur américain connu pour ses rôles dans Les SopranoHow I Met Your Mother et The Good Wife fait l'objet d'un livre d'entretiens, Le Cinéma comme élégie (GM Editions - Carlotta Films) et ressort en version restaurée deux de ses classiques (The Last Picture Show et Saint Jack).

Son actualité, en ce vendredi 2 novembre, est la sortie événement sur Netflix du dernier film d'Orson Welles, The Other Side of the Wind, dont il a supervisé le montage. Proche du réalisateur de Citizen Kane, il l'a interviewé à de nombreuses reprises et a même joué un des rôles principaux de ce long-métrage tant attendu.

Une satire sur Hollywood

Tourné au début des années 1970, The Other Side of the Wind n'a pu être achevé que cette année. Et ce malgré les efforts de Peter Bogdanovich depuis la mort d'Orson Welles pour récupérer les droits de cette satire d'Hollywood qui raconte les derniers jours d'un grand cinéaste.

Avec les producteurs Frank Marshall et Filip Jan Rymsza, ainsi que le monteur Bob Murawski et le compositeur Michel Legrand, Peter Bogdanovich a supervisé la restauration du film pour respecter les volontés d'Orson Welles et livrer une version conforme à sa vision.

Barbra Streisand et Audrey Hepburn

Ce dialogue avec le passé est au cœur de la carrière de Peter Bogdanovich. Dans les années 1960, alors âgé d'une vingtaine d'années, ce fils d'un Serbe et d'une Autrichienne rencontre et se lie d'amitié avec les cinéastes de l'âge d'or d'Hollywood, de John Ford à Howard Hawks en passant par Orson Welles. Aux côtés de ses aînés, il apprend la mise en scène.

Lorsqu'il se lance dans le cinéma, c'est tout naturellement vers les récits historiques qu'il se tourne - ou les relectures contemporaines de genres passés de mode. Et tout le monde riait (1981), avec Audrey Hepburn, et On s'fait la valise, docteur? (1972), avec Barbra Streisand, réactualisent ainsi les comédies musicales et loufoques des années 1930 et 1940.

The Last Picture Show (1970), de son côté, est une chronique de la jeunesse texane dans les années 1950 tournée comme un film de la Nouvelle Vague. Avec ce film, il rencontre le succès et la reconnaissance de ses pairs: et récolte huit nominations aux Oscars.

Comme son ami Orson Welles, Peter Bogdanovich a connu une fulgurante ascension, signant au début des années 1970 plusieurs succès critiques et commerciaux avant de connaître dans les décennies suivantes des flops, des faillites et des drames personnels. Avec la sortie de The Other Side of the Wind, il goûte à nouveau au succès.

Jérôme Lachasse