Oscars 2018: le discours féministe et engagé de Frances McDormand

L'actrice, oscarisée pour son rôle de mère endeuillée dans 3 Billboards: les panneaux de la vengeance, a livré un discours poignant lors de la cérémonie ce dimanche.

L'actrice américaine Frances McDormand a remporté dimanche l'Oscar de la meilleure actrice dans un rôle principal pour le film 3 Billboards, Les panneaux de la vengeance.

La comédienne entrée dans le club très privé des actrices deux fois oscarisées, en a profité pour livrer un discours engagé et féministe.

Moment d'émotion dans le public

Fidèle à son personnage de pasionaria, Frances McDormand s'est mise au diapason de la vague post-Weinstein et a demandé à toutes les femmes "nommées dans toutes les catégories" dans la salle de se lever, suscitant un moment d'émotion dans le public. "Meryl, si tu le fais, tout le monde te suivras, allez", a-t-elle lancé à Meryl Streep, tout de rouge vêtue, au premier rang.

"Les réalisatrices, les productrices, les chef-opératrices, les compositrices...", a énuméré Frances Mc Dormand. Nous avons toutes des histoires à raconter et des projets à financer. Ne venez pas nous en parler à la fête ce soir. Invitez-nous dans vos bureaux dans quelques jours, ou vous pouvez venir dans les nôtres, comme vous préférez, et nous vous en dirons plus long sur ces projets".

Largement favorite, Frances McDormand était nommée pour la cinquième fois aux Oscars après aussi Mississippi Burning (1988), North Country (2005) et Almost Famous (2000).

"Boucle-la et accepte"

En recevant sa statuette des mains de Jodie Foster et Jennifer Lawrence sur la scène du Dolby Theatre, Frances McDormand a remercié en premier lieu le réalisateur du film, Martin McDonagh. "Nous sommes une bande de hooligans et d'anarchistes, mais nous nettoyons bien derrière nous", a-t-elle déclaré. Martin McDonagh, a écrit le scénario de sa comédie noire 3 Billboards il y a huit ans avec le rôle de Mildred spécialement conçu pour Frances McDormand, inspiré par un voyage en bus - et des panneaux publicitaires croisés - à travers les Etats-Unis il y a vingt ans.

Un rôle que l'actrice a qualifié de cadeau mais qu'elle a hésité à accepter, a-t-elle raconté dans l'émission du journaliste Charlie Rose, parce qu'elle se pensait trop vieille pour incarner la mère d'une adolescente. Jusqu'à ce que son mari, le réalisateur Joel Coen, lui ordonne. "Boucle-la et accepte" le rôle, a-t-elle plaisanté.

M.R. avec AFP