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Cinéma

On a vu Star Wars, épisode IX: L'Ascension de Skywalker

L'Ascension de Skywalker, le dernier épisode de Star Wars, sort ce mercredi 18 décembre. Premières impressions garanties sans spoilers.

Neuvième et ultime épisode de Star WarsL'Ascension de Skywalker est sans nul doute le film le plus important de la saga intergalactique initiée par George Lucas en 1977.

Réalisé par J.J. Abrams, L'Ascension de Skywalker a la lourde tâche de conclure non seulement la nouvelle trilogie débutée en 2015 (la première sans George Lucas), mais aussi quarante-deux ans d'intrigues et de drames familiaux. Le tout en satisfaisant les fans de la première heure et les plus jeunes après un huitième épisode très critiqué.

Après Le Réveil de la Force (2015) de J.J. Abrams, remake nostalgique d'Un Nouvel espoir et de L'Empire contre-attaque, et Les Derniers Jedi (2017) de Rian Johnson, déconstruction des principes fondateurs de la saga, L'Ascension de Skywalker est l'épisode qui doit rééquilibrer la Force, celui qui décidera du ton futur de la franchise détenue désormais par Disney.

Un spectacle étourdissant

Conçu avec moins de temps que les précédents volet, L'Ascension de Skywalker conclut avec brio la saga. J.J. Abrams livre un spectacle étourdissant, où les rebondissements et les scènes d'action s'enchaînent sans faiblir.

Après trois films, le pari Disney est remporté: le studio a su créer avec Rey (Daisy Ridley), Poe (Oscar Isaac) et Finn (John Boyega) un trio aussi attachant que Luke, Leia et Han, capable de faire rire, d'émouvoir et d'émerveiller le public. Après dix apparitions, Anthony Daniels livre pour son dernier tour de piste en C-3PO une prestation plus émouvante que d'habitude. Tout comme Carrie Fisher, disparue en 2016. L'inoubliable Leia réapparaît le temps de quelques scènes, tournées à l'époque du Réveil de la Force.

J.J. Abrams met en scène une myriade de créatures étonnantes et de mondes merveilleux. Le réalisateur semble avoir écouté les critiques de George Lucas, qui lui avait reproché un septième épisode trop scolaire: "Il n’y a rien de nouveau", avait-il déclaré après avoir découvert Le Réveil de la Force. "Dans chacune des trilogies, je présentais de nouveaux mondes, des planètes, des peuples, des personnages, des technologies et des histoires. Ici, le saut technologique est insuffisant."

Si cette dimension et l'émotion sont bien présentes dans L'Ascension de Skywalker, J.J. Abrams apporte également une réponse claire à celles et ceux qui se demandent ce qu'il a réellement pensé des Derniers Jedi. Le réalisateur et son co-scénariste Chris Terrio ont en effet multiplié les scènes et les répliques incisives à l'égard de la vision de Rian Johnson.

Un pas en arrière?

Un personnage clef imaginé par l'auteur de Looper, Rose Tico, a été réduit à de la figuration. Un choix regrettable quand on sait que son interprète, Kelly Marie Tran, a été la cible d'attaques sexistes et misogynes sur les réseaux sociaux après la sortie des Derniers Jedi.

Sa quasi disparition de L'Ascension de Skywalker envoie le mauvais message et semble presque légitimer les critiques des trolls à l'égard des Derniers Jedi. Comme si les producteurs avaient capitulé, préférant le fan service aux idées originales. C'était pourtant l'enseignement de Yoda dans Les Derniers Jedi: apprendre à ne plus vivre dans le passé et apprendre à se projeter dans l'avenir.

Daisy Ridley et Adam Driver, dans L'Ascension de Skywalker.
Daisy Ridley et Adam Driver, dans L'Ascension de Skywalker. © Copyright 2019 and TM Lucasfilm Ltd. All Rights Reserved.

J.J. Abrams a pris le contre-pied de cette idée, lui qui avait déjà imaginé dans Le Réveil de la force des personnages fans des héros de la première trilogie. Une dimension accentuée dans L'Ascension de Skywalker, où le metteur en scène situe la moitié de l'intrigue dans les ruines des lieux cultes des films d'origine. Le film et ses personnages sont littéralement hantés par les fantômes de la saga. 

Comme Kylo Ren dans Le Réveil de la force, J.J. Abrams peine à se détacher de l'héritage de ses aînés et préfère minimiser chaque décision iconoclaste de Rian Johnson. Si cette conclusion s'avère satisfaisante et émouvante, certains choix risquent de diviser le public et d'empêcher, à terme, la saga d'évoluer.

Jérôme Lachasse