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Cinéma

Nicky Larson revient au cinéma avec Philippe Lacheau: "C’est la première fois que je joue un méchant!"

Affiche de Nicky Larson: Private Eyes

Affiche de Nicky Larson: Private Eyes - Viz Media

Philippe Lacheau participe au doublage de Nicky Larson: Private Eyes, un film d’animation inédit en salles mercredi 13 juin. Rencontre avec l’acteur-réalisateur et Vincent Ropion, le doubleur historique du personnage.

Nicky Larson est déjà de retour. Quatre mois après le succès du Parfum de Cupidon, l’adaptation en prises de vue réelles signée Philippe Lacheau (presque 1,7 million de spectateurs), le détective privé lubrique de Tsukasa Hōjō revient au cinéma avec Nicky Larson: Private Eyes, un film d’animation qui bénéficie le mercredi 13 juin d’une sortie exceptionnelle dans quelques salles françaises.

Exceptionnelle, la version française l’est tout autant. Elle signe non seulement le retour de Vincent Ropion, comédien de doublage qui prête depuis 1990 sa voix au personnage, mais aussi l'arrivée de Philippe Lacheau dans le rôle d'un méchant. Un comble pour l’acteur-réalisateur qui a jusqu’à présent toujours incarné des trentenaires cool et séducteurs.

"Moi aussi je suis choqué", répond le réalisateur d’Alibi.com. "C’est la première fois que je joue un méchant! Je suis très content qu’ils me l’aient proposé, parce que je pense qu’on me le proposera pas souvent dans ma vie", s’amuse le meneur de la "bande à Fifi" qui se dit "très heureux” et "très fier" d’être associé à cet événement: “Je ne sais pas si Private Eyes sort au cinéma grâce au film que j’ai fait. Si j’ai pu contribuer à ça, je suis content."

"C’est fou. Ça fait pas mal de temps qu’il persiste et dure, ce Nicky Larson", s’enthousiasme de son côté Vincent Ropion. "Ils ont sorti l’intégrale en DVD, puis les chaînes et des plateformes ont repris les épisodes. J’ai toujours été surpris de l’impact de Nicky Larson, du côté culte que ça a pris. Quand j’ai commencé à le doubler en 1990, c’était pour moi une japonaiserie de plus - ce qui ne veut pas dire que je n’aimais pas. J’étais un grand fan de Goldorak."

"On ne nous laisse pas faire ce qu’on veut!"

Le comédien, qui a commencé le doublage à l’âge de 13 ans, se souvient des conditions dans lesquelles ont été enregistrés les premiers épisodes de la série: "On avait peu de temps pour le faire. On ne lisait jamais vraiment ce qu’il y avait d’écrit sur la bande. On improvisait, on faisait un peu n’importe quoi [les noms ont été remplacés par des sobriquets désuets et les love hotels sont devenus des restaurants végétariens, NDLR] et c’est ça qui a plu”, raconte-t-il avant d’ajouter: "J’avais peur qu’on nous le renvoie à la figure et c’est passé."

Son travail rencontre désormais un tel retentissement que certains fans préfèrent la VF fantaisiste des années 1990 à une version japonaise sous-titrée plus proche du sens original: "C’est fou ça!", s’exclame Vincent Ropion. "On ne peut être que fier. C’est aussi lié aux souvenirs d’enfance." La version française, depuis cette époque, est moins fantasque. Se sont-ils assagis?

"On ne s’est pas calmé, mais on ne nous laisse pas faire ce qu’on veut!", déplore Vincent Ropion, pour qui un bon doublage consiste à se réapproprier l’œuvre: “Quand c’est trop copié-collé, ça ne marche pas. Avant, on avait une totale liberté. Pour Private Eyes, ça va, il s’appelle Nicky Larson. Mais dans Angel Heart, la série après Nicky Larson, il s’appelle Ryô Saeba! Ils ont gardé le nom japonais. C’est nul! On le garde pour la V.O, pas pour la V.F.! C’était tristounet, on ne s’amusait pas vraiment, ça devenait sérieux."
Affiches de Nicky Larson : Private Eyes
Affiches de Nicky Larson : Private Eyes © Viz Media

Expérience collective, le doublage est récemment devenu un travail solitaire, chaque comédien doublant son personnage indépendamment des autres membres du casting. Pour recréer l’alchimie entre Nicky et Laura sur Private Eyes, Vincent Ropion et Danièle Douet ont insisté pour enregistrer ensemble: "Dieu merci on a travaillé ensemble sur le film. On a demandé à être tous les deux. C’est de plus en plus rare pour des questions de gain de temps, d’argent..."

"Il y a une envie commune de faire une suite"

Fan de la première heure, Philippe Lacheau a pu accomplir un de ses rêves les plus chers avec Private Eyes: "C’était un gros kif pour moi, parce que les voix de Nicky et Laura avaient déjà été enregistrées quand j’ai fait la mienne: quand je jouais, j’avais vraiment l’impression de donner la réplique aux héros de mon enfance!" Si Philippe Lacheau a multiplié les références à la série et au Club Dorothée dans Le Parfum de Cupidon, il a aussi voulu bousculer Nicky Larson en le confrontant à sa pire peur: perdre son attirance pour les femmes: "Tsukasa Hōjō nous a fait le plus beau compliment: il a dit qu’il nous enviait cette idée!"

Avec Le Parfum de Cupidon, Philippe Lacheau a obtenu les meilleures critiques de sa carrière: "On n’a jamais eu d’aussi bons retours sur un film. On est très heureux." Une suite est envisagée: "Il y a une envie commune. Sony nous a demandé de réfléchir à une suite. Mais ce n’est pas fait, parce qu’il y a beaucoup d’intervenants dans le projet: il y a des producteurs français, des producteurs américains… Il faut attendre que tout le monde se mette d’accord. S’ils y parviennent, on fera avec plaisir une suite."

En attendant le feu vert, Philippe Lacheau tournera en septembre dans le deuxième film réalisé par Tarek Boudali: "C’est lui qui a le rôle principal et la bande ne sera pas très loin. Normalement il y a tout le monde. C’est une comédie policière assez décalée." Le réalisateur écrit aussi ses prochains projets: "J’ai plein d’idées en tête. Je devrais tourner mon prochain film l’année prochaine, mais il est encore trop tôt pour en parler."

Jérôme Lachasse