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Cinéma

Netflix: cinq films de François Truffaut à voir absolument

Jean-Pierre Léaud dans Les 400 coups

Jean-Pierre Léaud dans Les 400 coups - MK2

Douze films de François Truffaut, dont Les 400 coups et Le Dernier métro, débarquent ce vendredi sur Netflix.

Après avoir acquis vingt et un chefs d'œuvre du studio Ghibli en début d'année, la plateforme de streaming Netflix continue sur sa lancée et propose à partir de cette semaine une partie du catalogue de l'éditeur MK2. Au programme: des classiques signés François Truffaut, Charlie Chaplin, Jacques Demy, David Lynch, Krzysztof Kieslowski, Alain Resnais, Emir Kusturica, ou encore Michael Haneke et Steve McQueen.

L'accord "porte sur cinquante films – sur les huit cents que compte notre catalogue – qui vont être mis en ligne d’ici à la fin de l’année, à chaque fois pour une durée d’un an renouvelable avec des droits uniquement pour la France et non exclusifs", a indiqué dans Le Monde Nathanaël Karmitz, le directeur de MK2.

Une première salve de films propose à partir de ce vendredi la moitié de la filmographie de François Truffaut, dont la fameuse saga d'Antoine Doinel (Jean-Pierre Léaud) où figurent Les 400 coupsBaisers volésDomicile Conjugal et L'Amour en fuite. Sont également disponibles Tirez sur le pianiste, Jules et Jim, La Peau DouceFarhenheit 451, Les Deux anglaises et le continent, La Femme d'à côtéLe Dernier métro et Vivement Dimanche!. Voici une sélection, parmi ces classiques, de cinq films à ne pas manquer.

Les 400 coups (1959)

Acte fondateur de la Nouvelle Vague sorti entre Le Beau Serge (1958) de Claude Chabrol et À bout de souffle (1960) de Jean-Luc Godard, Les 400 coups est un des films les plus célèbres de l'histoire du cinéma. François Truffaut s'inspire de ses souvenirs d'enfance pour dresser le portrait d'Antoine Doinel (Jean-Pierre Léaud) entre échecs scolaires, vols, fugues et parents absents.

Grand succès dans les salles et prix de la mise en scène au festival de Cannes, Les 400 coups est resté gravé dans les mémoires pour ses répliques écrites au cordeau ("Si tu me demandes 1.000 francs, c’est que t’en espères 500, donc t’as besoin de 300. Tiens, voilà 100 balles") et le regard-caméra final d'Antoine Doinel, symbole d'un cinéma en train de devenir moderne.

Jules et Jim (1962)

Sorti juste après l'échec de Tirez sur le pianiste, cette adaptation d'un roman de Henri-Pierre Roché raconte le marivaudage au début du XXe siècle d'un trio d'esprits libres (Jeanne Moreau, Oskar Werner et Henri Serre). 

Transcendé par l'amour qu'il porte alors à Jeanne Moreau, François Truffaut signe avec Jules et Jim un film d'une grande modernité dont les effets de style (arrêt sur image, voix off, caméra virevoltante) ont eu une influence considérable sur tous les cinéastes, de Martin Scorsese à John Woo en passant par Arnaud Desplechin.

La scène où Jeanne Moreau chante Le Tourbillon (de la vie), titre qui fait autant écho à la vie privée de l'actrice qu'à celle de son personnage, est une des plus célèbres de l'histoire du cinéma.

La Peau douce (1964)

Récit d'un adultère entre un critique littéraire (Jean Desailly) et une hôtesse de l'air (Françoise Dorléac), La Peau douce est considéré comme un des meilleurs films de François Truffaut. Tourné en partie à son propre domicile et inspiré par un fait divers sanglant de l'époque, La Peau douce est selon les dires de son metteur en scène un "film indécent, complètement impudique, assez triste, mais très simple". Peu apprécié à l'époque par la critique et éclipsé à Cannes par Les Parapluies de CherbourgLa Peau douce est un drame caustique tourné comme un thriller hitchcockien. 

Baisers volés (1968)

Troisième volet des aventures d'Antoine Doinel après Les 400 coups et le court métrage Antoine et Colette, Baisers volés a été tourné à Paris entre février et mars 1968, alors que les fameux événements de mai se préparaient. Le film, qui doit son titre à une chanson de Charles Trenet (Que reste-t-il de nos amours?), ne reflète pas le climat électrique de l'époque et conte au contraire les escapades comico-sentimentales du jeune Doinel, tour à tour veilleur de nuit dans un hôtel et détective privé. Il tombe amoureux de Christine (Claude Jade), qu'il épousera puis dont il divorcera dans les suites Domicile conjugal et L'Amour en fuite.

Le Dernier métro (1980)

Après avoir décroché l'Oscar du meilleur film étranger avec La Nuit américaine (1973), François Truffaut obtient la reconnaissance de ses pairs en France avec Le Dernier métro, qui décroche dix César en 1981.

Dans le Paris occupé, Marion Steiner (Catherine Deneuve) dirige tant bien que mal son théâtre, le théâtre Montmartre, pendant l'absence de son mari juif, Lucas Steiner (Heinz Bennent), caché dans les sous-sols de l'établissement. L'arrivée d'un jeune acteur tempétueux, Bernard Granger (Gérard Depardieu), bouleverse leurs habitudes.

Le Dernier métro permet à François Truffaut de renouer avec son amour du théâtre en multipliant les mises en abyme et les décalages entre la pièce que répètent les personnages et leur vie dans la fiction. Les spectateurs ne s'y étaient pas trompés en 1980 en réservant un triomphe à ce film élégant et ludique sur les artifices de l'art.

Jérôme Lachasse