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Cinéma

Mostra de Venise: standing ovation et critiques élogieuses pour le film Joker avec Joaquin Phoenix

Joaquin Phoenix dans la peau du Joker

Joaquin Phoenix dans la peau du Joker - Warner Bros. Pictures

Joker, réalisé par Todd Phillips, a été présenté samedi soir en avant-première mondiale à la Mostra de Venise.

Pluie d'éloges pour Joaquin Phoenix, dont l'interprétation de l'éternel ennemi de Batman a été largement félicitée samedi soir. Joker, réalisé par Todd Phillips, a été présenté en avant-première mondiale à la Mostra de Venise, rampe de lancement pour les Oscars.

Après la projection, le long-métrage a eu droit à pas moins de huit minutes de standing ovation de la part du public, selon Variety. Le film a également emballé la presse, particulièrement séduite par le jeu de Joaquin Phoenix, selon les premières critiques.

Pour le magazine de cinéma français Première, c'est un "immense film porté par l'interprétation démente de Joaquin Phoenix", tandis que pour The Hollywood Reporter, l'acteur n'a "jamais été meilleur". Le site américain spécialisé Indiewire estime que c'est "le film de super-héros le plus audacieux et excitant depuis The Dark Knight" de Christopher Nolan en 2008. 

"Notre création"

Le film est centré sur l'emblématique figure du Joker et explore ses origines à travers une histoire inédite inspiré du comic Killing Joke, donnant une nouvelle approche au genre. Au début des années 1980, à Gotham City, Arthur Fleck est clown dans la rue ou à l'hôpital, rêvant d'une carrière de comédien de stand-up, fasciné par l'émission de télévision d'un célèbre animateur incarné par Robert De Niro.

Vivant seul avec sa mère, Arthur est atteint de troubles qui le font régulièrement éclater d'un rire douloureux. A la suite d'une série de revers, il va peu à peu basculer dans la folie pour devenir le Joker.

"L'envie de faire ce film est née du fait que nous allions aborder ce personnage à notre façon", a expliqué Joaquin Phoenix en conférence de presse à Venise. "Donc je ne me suis pas référé à des interprétations précédentes", a-t-il ajouté, en référence aux nombreux autres acteurs (dont Jack Nicholson et Heath Ledger) qui ont campé avant lui ce méchant à l'effrayant sourire et grimé en blanc.

"C'était notre création d'une certaine façon. Je pense que je n'ai jamais eu une expérience comme celle-là", a ajouté l'acteur de Walk the Line, récompensé par un prix d'interprétation à Venise en 2012 pour The Master.

Trouver son rire

Impressionnant et inquiétant à souhait dans ce rôle pour lequel il ne s'est pas économisé, l'acteur de 44 ans a dit que son premier défi avait été de perdre du poids pour incarner cet homme maladif au physique anguleux. 

Il s'est ensuite documenté sur les différents profils d'assassins, avant d'en identifier un puis de s'en éloigner pour "avoir de la liberté". "Je ne voulais pas qu'un psychiatre puisse identifier de quel type de personnalité il s'agissait", a-t-il dit. L'un des éléments clés pour interprète son rire cruel si unique. Todd Phillips "m'a décrit le rire comme quelque chose de presque douloureux". 

"Cela m'a pris longtemps, je ne voulais pas le fabriquer, je voulais le trouver", a-t-il raconté, expliquant avoir demandé au réalisateur de venir pour "auditionner son rire".

Cet acteur exigeant, qui excelle dans les rôles troubles, s'est dit intéressé dans ce personnage "pas seulement par son tourment, mais par sa quête pour trouver le bonheur, le contact humain, la chaleur et l'amour", avant qu'il ne bascule.

Un homme "en quête d'identité"

Le réalisateur Todd Phillips, davantage connu pour ses comédies, notamment la trilogie à succès Very Bad Trip, a souligné de son côté que ce personnage était avant tout au départ un homme "en quête d'identité".

"Il ne voulait pas mettre le monde à feu et à sang", a ajouté le réalisateur, qui dit avoir été influencé pour ce film par le cinéma de Martin Scorsese, mais aussi par L'Homme qui rit de Paul Leni (1928), dont le personnage est à l'origine de la création du Joker en 1940. 

Le but d'Arthur Fleck, "c'était vraiment de faire rire les gens (...). Puis... il a pris quelques mauvaises décisions", a-t-il ajouté. Pour Todd Phillips, Joker parle "beaucoup du manque d'empathie dans le monde". "C'est un des grands thèmes du film".

Le film est attendu le 9 octobre prochain dans les salles françaises.

Nawal Bonnefoy avec AFP