BFMTV
Cinéma

Louis Leterrier, le "Frenchie" d'Hollywood, veut faire un "vrai film français"

Louis Leterrier, ici en 2010.

Louis Leterrier, ici en 2010. - Max Nash - AFP

Le metteur en scène français, qui s'est fait une place au soleil à Hollywood avec des "blockbusters" comme L'incroyable Hulk, rêve de revenir tourner un film en France. Parrain de la première édition du Comic Con à Paris, il se livre sans détour sur une industrie impitoyable.

Les "blockbusters", ça le connaît. De Danny The Dog à L'incroyable Hulk en passant par Le Choc des Titans, Le Transporteur 1 & 2 ou Insaisissables, le réalisateur français Louis Leterrier explore à chacun de ses films un genre différent.

"Je suis meilleur quand je prends des risques", explique celui que d'aucuns surnomment "Loulou", 42 ans, de passage en France pour le Comic con, le salon de la BD et de la science-fiction qui se tient sous la Grande Halle de La Villette, dont il est le parrain. Mais aujourd'hui, celui qui s'est fait une place de choix à Hollywood - il est notamment le seul réalisateur étranger à s'être vu confier un film de la franchise Marvel - voudrait revenir tourner en France.

"Pas faire un faux film américain, mais un vrai film français".

"Hollywood est géré par la peur"

"Le problème n'est pas du tout le budget", assure-t-il. "Au contraire, moins il y a d'argent, mieux je me porte parce que je peux prendre plus de risques". A Hollywood, "avec un budget de 150 millions de dollars, il faut que le film fasse 300 millions de recettes minimum pour amortir aussi les 150 millions alloués à la promotion" déclare celui qui, en 2007, a "quitté Luc Besson pour s'installer aux Etats-Unis avec femme et enfants".

La vérité est qu'il peine à trouver le scénario idéal. "Je cherche un projet mais il y a pénurie de scénaristes purs. Il y a des scénaristes-réalisateurs, mais des gens dont l'écriture est le seul métier sont très peu nombreux".

"Mon savoir-faire est technique, j'apporterai à un film français un look un peu différent. Le cadre, le montage, la manière d'orchestrer la musique", souligne-t-il.

Louis Leterrier, qui a fait ses débuts en 1997 à Hollywood aux côtés du réalisateur Jean-Pierre Jeunet pour Alien, la résurrection, avant de rejoindre l'écurie Besson - Europacorp, puis de remettre le cap sur Los Angeles, connaît bien la mécanique des studios américains.

"Sans Avatar, le retour de Star Wars n'aurait pas été possible"

Pour réussir là-bas, un réalisateur doit se plier à leurs règles, souligne-t-il. "Pour gagner la guerre, il faut sacrifier des choses. C'est pour ça que les Français se plantent aux Etats-Unis".

"Le système hollywoodien est géré par la peur", assure Louis Leterrier. Chaque semaine, les studios épluchent le box-office et, au gré des échecs et des succès, "les patrons valsent", dit-il. "Ce jeu de chaises musicales est fou à voir".

"Avant le succès planétaire d'Avatar, tout le monde à Hollywood disait: 'La Science Fiction est morte'. A partir d'Avatar, tout le monde s'est remis à la SF. Sans Avatar, le retour de Star Wars" - dont le 7e opus sort sur les écrans à la fin de l'année - "n'aurait sans doute pas été possible".
Romain Iriarte avec AFP