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Le Roi Lion fait peau neuve grâce à la réalité virtuelle

Le réalisateur revient trois ans après Le Livre de la Jungle avec un remake au photoréalisme époustouflant du Roi Lion. Il explique à BFMTV comment il a recréé le classique de Disney grâce à la réalité virtuelle.

Pour refaire Le Roi Lion, un des dessins animés Disney les plus aimés de l’histoire du cinéma, il fallait au moins avoir une idée révolutionnaire. Cette idée, Jon Favreau l’a eue pendant le tournage de son remake du Livre de la Jungle: réaliser un film en images de synthèse si réalistes que le film ressemblerait à un documentaire animalier.

Pari réussi pour le réalisateur américain qui a utilisé pour les besoins de son film une technologie de pointe et un plateau de tournage entièrement conçu en réalité virtuelle. 

Taquin, le réalisateur a glissé dans son film un seul plan filmé avec une caméra "pour voir si les gens [pouvaient] faire la différence [entre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas]". Rencontré dans le cadre de la promotion du Roi Lion, Jon Favreau explique à BFMTV comment il a recréé le classique de Disney. 

Jon Favreau, le réalisateur du Roi Lion
Jon Favreau, le réalisateur du Roi Lion © Walt Disney Pictures

Votre Roi Lion est un spectacle épique filmé comme un documentaire animalier. Pourquoi était-ce si important pour vous de le réaliser de cette manière? 

J’avais appris tellement de choses en tournant Le Livre de la Jungle que je voulais voir si je pouvais repousser encore plus les limites de la technologie. Nous en sommes arrivés aujourd’hui à un point où la technologie et les images créées par les ordinateurs sont impossibles à différencier de la réalité. Cela nous a offert l’opportunité de raconter une nouvelle fois cette histoire d’une manière qui, j’espère, n’est pas redondante avec le dessin animé sorti il y 25 ans. C’est aussi une histoire superbe que la nouvelle génération est peut-être plus encline à découvrir sous cette forme - une forme qui j’espère pourra ensuite les inciter à découvrir l’ancienne version en 2D.

Comment avez-vous créé les animaux? Quelles ont été vos influences?

On a regardé de véritables animaux et on a essayé d’être le plus proche possible de la manière dont ils sont dans la nature. Nous avons préféré le naturalisme à la stylisation. On a limité au maximum la stylisation des expressions [du visage] et le jeu [des comédiens]. On s’est aussi appuyé sur des méthodes de documentaires animaliers pour créer de l’émotion et raconter l’histoire. 

Pourquoi n’avez-vous pas utilisé de motion capture [procédé d'animation de personnages virtuels, NDLR] comme sur Le Livre de la Jungle?

Les animaux sont expressifs, mais si vous placez sur le visage d’un lion des expressions humaines provenant d’un jeu en motion capture, ça peut très rapidement devenir étrange. Surtout dans le contexte d’un film aussi photoréaliste. Dans un film stylisé, comme ceux du studio Pixar ou Madagascar, où les looks [des personnages] sont si exagérés, on peut s’en sortir en animant les animaux comme des humains. Mais dans Le Roi Lion, c'est le jeu des acteurs qui guide l’animation des animaux. On s’inspire du langage utilisé par l’animal pour exprimer ses émotions [et l'animer] - ce qui est très différent de la manière dont les humains expriment leurs émotions.

Parlez-nous du plateau de tournage en réalité virtuelle créé spécialement pour le film. 

Nous avons utilisé la réalité virtuelle pour essayer de reproduire toutes les textures et tous les décors du film et nous permettre ensuite de pénétrer dans cette version virtuelle de la savane comme une équipe de tournage pour un film en prises de vue réelles. Notre processus de travail a été de la sorte très organique, comparable à celui que nous aurions eu si nous nous étions déplacés sur les véritables lieux de tournage [L'équipe enfilait des casques pour explorer cet univers et le filmer à l'aide d'une caméra virtuelle, NDLR]. 

Il y a un seul véritable plan dans le film. Lequel est-ce? 

Je ne veux pas [encore] dire de quel plan il s’agit. J’ai voulu faire cela pour voir si les gens pouvaient faire la différence [entre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas]. Après la sortie du film, lorsque les gens l’auront vu, je dirai de quel plan il s’agit. Je vais vous donner un indice: c’est un plan où il n’y a pas d’animaux. 

Comment avez-vous trouvé le juste équilibre entre l’hommage et votre désir de renouveler le film de 1994?

C’est difficile, car plusieurs générations de spectateurs [ont été touchées par le film]. Certains ont grandi avec et l’ont vu encore et encore. D’autres vont le découvrir. Nous voulions prendre en compte que les gens connaissaient l’histoire, mais ne pas nous reposer sur cette idée. Nous avons été très fidèles aux scènes les plus célèbres comme L’Histoire de la vie ou Stampede [la mort de Mufasa, NDLR]. Il y a aussi d’autres moments du film où j’ai ajouté des scènes et des nuances à des personnages pour remettre au goût du jour le film. C’était notre plus grand défi sur le film. J’ai hâte de voir comment les gens vont réagir!
Jérôme Lachasse