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Cinéma

Le Doudou: quand Kad Merad et Malik Bentalha s'allient aux créateurs des Tuche

Kad Merad et Malik Bentalha dans Le Doudou

Kad Merad et Malik Bentalha dans Le Doudou - Pathé Distribution

Rencontre avec le duo gagnant de la première comédie signée par Julien Hervé et Philippe Mechelen, les créateurs des Tuche.

Auréolés du succès faramineux des Tuche 3 (5,5 millions de spectateurs), Julien Hervé et Philippe Mechelen signent Le Doudou, leur premier film en tant que réalisateurs. En salle le 20 juin, cette comédie menée tambour battant, et rappelant la verve et l’imagination des premiers films de Francis Veber, est portée par un duo aussi inédit qu'hilarant: Kad Merad et Malik Bentalha.

L’intrigue, sans grande surprise, tourne autour d'un doudou, un ours en peluche perdu que doit retrouver Michel (Kad Merad) pour sa petite fille. Dans sa quête, qui le mène de Roissy à Panthéon-Sorbonne en passant par une maison de retraite cossue, il est aidé par Malik (Sofiane). Ce dernier, aux côtés de Michel, découvrira la vie - et apprendra qu’il s’apprête à devenir père pour la première fois.

Le Doudou met en scène en effet cette découverte progressive de la paternité, en confrontant le duo, à chaque étape de leur périple, à une nouvelle vision de la famille. Comme dans Les Tuche. On ne se refait pas: "Notre fil conducteur a été la famille pour que Sofiane puisse faire un stage accéléré de paternité en 24 heures", expliquent Julien Hervé et Philippe Mechelen. "Il commence comme un adolescent potache qui mate des jolies filles au PC sécurité avec son pote et termine avec des responsabilités".

Un scénario écrit pour Kad Merad

Julien Hervé et Philippe Mechelen ont écrit le scénario avec Kad Merad en tête. "On cherchait le père idéal", dit Mechelen. C’est grâce à Richard Grandpierre, qui a produit Les Tuche et tous les films réalisés par Kad Merad, qu’ils entrent en contact: "Il lui a parlé du sujet très tôt. Kad a suivi les étapes". Malik Bentalha a rapidement rejoint le projet. "On se connaissait un peu avec Malik. On l’avait adoré sur scène et dans Pattaya", poursuit Mechelen. Par chance, Kad Merad comme Malik Bentalha cherchaient à travailler ensemble depuis qu’ils s’étaient rencontrés au Marrakech du rire.

"C’était un rêve", confirme Malik Bentalha. "Il fait partie de ces acteurs qui m’ont donné envie de faire ce métier". Kad Merad, qui a entendu ce compliment tout au long de leur promotion le coupe et lance, pince-sans-rire: "Voilà, c’est mon moment: on est aux César et je suis mort… 'Il nous a apporté tellement… Il était drôle, sympathique, généreux… il nous manquera tellement'." Malik Bentalha enchaîne: "Mais la fête continue, j’appelle maintenant Dany Boon!". "Allez salut l'artiste", étouffe dans un rire Kad Merad.

"Monsieur a des problèmes dans le nez"

Sur le tournage comme lors de l’interview, les deux comédiens se moquent gentiment l’un de l’autre. Cette bonne entente se retrouve évidemment à l’écran et a donné naissance à plusieurs improvisations d’anthologie. A la fin du film, le duo est coincé dans un conteneur poussiéreux et bourré de peluches. Sentant sa fin proche, Michel / Kad Merad sort son portable pour filmer son testament. Une idée suggérée par Malik Bentalha.

"On les a laissés [faire]", confirme Julien Hervé. "Ils nous avaient dit au début, ‘laissez-nous, ce sera notre moment'. On avait prévu un petit truc en back up. On n’en a pas eu besoin. On pense que c’est important. Ils nous donnent beaucoup, on leur demande d’être précis sur le texte, alors on leur dit: 'amusez-vous'."

"Quand ils sont dans le conteneur, quasiment tout est improvisé", poursuit Mechelen. "Quand ils perdent le doudou parmi les peluches, ils le perdent vraiment. Ce n’était pas facile à tourner. Ils n’avaient pas envie de rester. Il y avait beaucoup de poussière, Malik éternuait tout le temps".

"Monsieur a des problèmes dans le nez", se moque Kad Merad, avant d’indiquer, plus sérieusement: "Imagine 7000 peluches, pleines de poussière, dans un conteneur que l’on doit secouer. Il faisait très froid. C’était horrible. On est vivant, hein, mais, lui, je sentais que ça n’allait pas trop. Mon fils a ce problème lui aussi. Ça peut être dangereux. Là, on s’est un peu énervé." Malik Bentalha confirme, avant de partir en fou rire.

Malik Bentalha et Kad Merad dans Le Doudou
Malik Bentalha et Kad Merad dans Le Doudou © Pathé Distribution

"Ce n’était plus un film pour nous, mais un documentaire"

Le tournage fut si éprouvant pour les deux comédiens qu’ils ont fini par confondre fiction et réalité. Dans une autre scène, Sofiane quitte Michel sans lui rendre le fameux doudou. Encore une improvisation de Malik Bentalha, qui a réellement oublié, lors du tournage, de rendre à Kad Merad la peluche. Vieux briscard de la comédie, Kad Merad a continué la scène, offrant au film un de ses meilleurs moments.

"Ce n’était plus un film pour nous, mais un documentaire", précise Kad Merad. Malik Bentalha poursuit: "Ça nous rattrape. Dans l’émotion, on oublie même la raison de toute cette aventure. On est tellement content de retrouver le doudou..."

Autre signe de cette frontière floue entre fiction et réalité: dans une autre scène, le duo improvise en s’inspirant chacun de son histoire personnelle. "Les metteurs en scène étaient friands de ça", confirme Malik Bentalha. Kad Merad évoque ainsi notamment son père, qui vit à Beauvoisin dans le Gard: "Mon père faisait du fer forgé. Il avait une petite entreprise à Boisrond dans le Var. Il faisait un peu de tout: des vérandas, des pergolas..."

"On voulait parler de nos parents parce que le film parle de la famille", se contente de répondre Kad Merad, tout en précisant que, contrairement à ce qu’il raconte dans le film, il n’a pas de père dans la ferronnerie.

Malik Bentalha dans Le Doudou
Malik Bentalha dans Le Doudou © Pathé Distribution

"Les Tuche 4, c'est en discussion"

Malgré la dureté du tournage, Kad Merad comme Malik Bentalha sont très contents du résultat: "C’est encore mieux qu’à la lecture", s’enthousiasme Malik Bentalha à propos de la comédie, qui a décroché le prix du jury au dernier festival de l’Alpe d’Huez.

"Et il est beau ce film, la photo du film est très jolie", lance Kad Merad. "Le chef opérateur, Stéphane Le Parc, a aidé à la mise en scène, il a apporté des solutions. Il a permis aux deux [réalisateurs], dont c’était le premier film, d’avoir une vraie liberté au montage."

Pour Philippe Mechelen et Julien Hervé, l’aventure se poursuit: ils écrivent actuellement Astérix en Chine, produit par Alain Attal. Il n’y a pas encore de casting ou de réalisateur. Quant aux Tuche 4, c’est en discussion: "Ça peut se faire s’il y a une bonne idée", prévient Mechelen. "La bonne idée sera la bonne raison. Personne ne veut le faire s’il n’y a pas la bonne idée".

Jérôme Lachasse