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Cinéma

Ladj Ly poursuit en diffamation Causeur et Valeurs actuelles après des articles sur son passé judiciaire

Le réalisateur des "Misérables", Ladj Ly, en septembre 2019 au festival de Deauville.

Le réalisateur des "Misérables", Ladj Ly, en septembre 2019 au festival de Deauville. - Loïc Venance - AFP

Le réalisateur des Misérables a porté plainte contre les magazines Causeur et Valeurs actuelles après des articles évoquant son passé judiciaire et indiquant à tort une condamnation pour "tentative de meurtre".

Ladj Ly, réalisateur des Misérables, succès populaire et critique, prix du jury à Cannes et en lice pour représenter la France aux Oscars, a annoncé ce jeudi poursuivre en "diffamation" et en "diffamation raciale" Valeurs actuelles et Causeurs. Les magazines, exhumant le passé judiciaire du réalisateur, avaient en effet indiqué qu'il avait été condamné pour "complicité d’enlèvement, séquestration et tentative de meurtre". Ce qui est inexact, précise-t-il.

Ladj Ly porte plainte ce jeudi contre les deux journaux "à la suite de la publication d’articles contenant de fausses accusations d’une extrême gravité à son encontre", selon les termes du communiqué de ses avocats, Hervé Temime et Julia Minkowski, relayés par Le Monde.

Un homme enlevé, frappé, séquestré

L'affaire remonte à dix ans. Dans la nuit du 13 au 14 octobre 2009, Ladj Ly s'est trouvé impliqué dans une expédition punitive aux côtés d'un ami, un certain Amad Ly, et d'une troisième personne. Le mari de la cousine d'Amad Ly, qui avait une liaison avec la sœur de ce dernier, a été enlevé, frappé et séquestré dans le coffre d'une voiture, relate Le Monde. L'homme avait finalement réussi à s'échapper.

Dans cette affaire, Ladj Ly a été condamné pour ces faits à trois ans de prison, puis à deux ans en appel, dont un ferme, explique Le Monde. Mais un article de Causeur, relayé par Valeurs actuelles, assurait qu'il avait purgé une peine pour "complicité de tentative de meurtre", indiquant dès son titre "Ladj Ly a fait de la prison pour complicité de tentative de meurtre".

Si les trois hommes avaient dans un premier temps été mis en examen pour enlèvement, séquestration, tentative d’assassinat et violences aggravées, ces poursuites n'ont pas été maintenues telles quelles et Ladj Ly a finalement été condamné pour "arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie d’une libération avant le septième jour", précise Le Monde.

Aucune violence "reprochée personnellement"

Valeurs actuelles et Causeur ont depuis publié une mise à jour de leurs articles, écrivant que Ladj Ly avait été condamné pour "enlèvement et séquestration" et non pas "complicité d’enlèvement, séquestration et tentative de meurtre". 

Enfin l'article de Causeur assure que la cause de cette opération punitive serait religieuse, et évoque la charia, ce qui n'est jamais évoqué dans les comptes-rendus parus dans la presse à l'époque. Le Parisien, qui relatait le procès en 2011 citait ainsi Amad Ly s'exprimant à la barre. Il décrivait son "envie de [s]e battre comme un homme" et évoquait "l'humiliation et la colère". 

Les avocats de Ladj Ly soulignent dans leur communiqué qu'"aucune violence n’a été reprochée personnellement [à Ladj Ly] dans cette affaire, et a fortiori pas de complicité de tentative de meurtre, ni évidemment d’avoir voulu 'faire appliquer la charia'".
Magali Rangin