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Cinéma

La sortie de Joker inquiète Aurora, sept ans après la tuerie lors d'une séance de The Dark Knight Rises

Joaquin Phoenix dans la peau du Joker

Joaquin Phoenix dans la peau du Joker - Warner Bros. Pictures

Les proches des victimes de la tuerie d'Aurora redoutent la violence de Joker et demande à la Warner Bros de s'opposer à la prolifération des armes à feu. Le studio a réagi.

Des proches des victimes de la tuerie d'Aurora, survenue en 2012 lors d'une séance du Dark Knight Rises dans un cinéma de cette ville du Colorado, ont adressé leurs inquiétudes à propos de la sortie prochaine de Joker, attendu dans les salles françaises le 9 octobre.

Réalisé par Todd Philips et porté par Joaquin Phoenix, le long-métrage, qui raconte la genèse du célèbre méchant de Batman, a en effet suscité la controverse en raison de sa violence et de son portrait d'un homme qui bascule progressivement dans la folie.

Un appel à la "responsabilité" du studio

Dans une lettre adressée à Warner Bros, citée par Variety, les proches des victimes implorent le studio d'utiliser son "influence pour [les] joindre dans [leur] combat pour construire des communautés plus sûres avec moins d'armes à feu".

"Nous vous demandons de rejoindre le nombre grandissant d'entreprises qui comprennent qu'elles ont une responsabilité dans notre sécurité", indique également le texte. Les signataires ne demandent pas l'interdiction du film, mais expliquent avoir été surpris par "sa sympathique histoire des origines [du Joker]".

"Ce n'est pas notre intention d'en faire un héros"

Sandy Phillips, dont la fille compte parmi les douze victimes de la tuerie de 2012, a détaillé ses inquiétudes au Hollywood Reporter: "Ma crainte est qu'une personne - et Dieu sait si il y en a plus qu'une - à bout de nerf, qui rêve de devenir un tueur de masse, soit encouragée par [Joker]. Et cela me terrifie."

Le cinéma d'Aurora où s'est déroulée la fusillade a fait savoir qu'il ne projettera pas le film. Warner Bros a réagi ce mardi à la lettre, ainsi qu'aux controverses concernant la violence du long-métrage:

"Ne vous méprenez pas: ni le personnage fictif du Joker, ni le film ne sont une approbation de la violence du monde. Ce n'est pas l'intention du film, du réalisateur ou du studio de faire de ce personnage un héros", a indiqué le Warner dans un communiqué, qui rappelle également les dons du studio envers les victimes de la tuerie d'Aurora.

Joker a reçu des critiques très élogieuses et le Lion d'or au Festival de Venise. Il est d'ores et déjà considéré comme un des grands favoris des Oscars, qui auront lieu en février 2020.

Jérôme Lachasse