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Cinéma

La programmation de Wonder Woman suspendue en Tunisie

En Tunisie, la programmation du film "Wonder Woman" a été suspendue

En Tunisie, la programmation du film "Wonder Woman" a été suspendue - Warner Bros.

Le blockbuster, déjà interdit au Liban, risque désormais une déprogrammation en Tunisie, où sa diffusion est d'ores et déjà suspendue.

La programmation du film américain Wonder Woman, avec l'actrice israélienne Gal Gadot, a été suspendue par la justice en Tunisie, le temps d'examiner une demande d'interdiction par un parti politique.

Wonder Woman, dont l'interprète Gal Gadot avait défendu à l'été 2014 sur Facebook l'offensive meurtrière d'Israël contre l'enclave palestinienne de Gaza, était programmé à partir de jeudi après-midi dans au moins deux cinémas, à Tunis et à La Marsa, en banlieue nord de la capitale tunisienne.

Sa diffusion est toutefois "suspendue dans l'attente de l'examen" jeudi, à un horaire non précisé, de la demande d'interdiction introduite par le parti nationaliste Al-Chaab, a indiqué le porte-parole du parquet, Sofiène Sliti. Une démarche identique d'une association de jeunes avocats a en revanche été rejetée, a-t-il ajouté.

"Il faut poursuivre la mobilisation sur ce type d'affaire, comme sur tout ce qui touche à la normalisation avec l'entité sioniste", s'est félicité, dans un communiqué, le parti Al-Chaab.

L'avant-première annulée pour des raisons "administratives"

L'avant-première du film, prévue mercredi soir dans un cinéma du centre de Tunis, avait déjà été purement et simplement annulée, distributeur et autorités se rejetant la faute. Le ministère de la Culture a évoqué une demande d'autorisation trop tardive:

"Elle a été déposée (...) il y a deux jours seulement. L'obtention d'un visa d'exploitation requiert un délai de huit jours", a affirmé une responsable de ce ministère sous couvert d'anonymat. "C'est une affaire purement administrative".

Le distributeur, Lassaad Goubantini, a lui dénoncé une censure, en affirmant sortir d'un rendez-vous avec les responsables de ce même ministère.

"C'est une décision qui se base sur des accusations bidon. (...) Aujourd'hui, ils empêchent un film à cause d'une actrice, demain il inventeront une autre excuse, c'est une atteinte aux libertés", a déclaré le distributeur. 

Interdit au Liban, déprogrammé à Alger

Le Liban a interdit le 1er juin la diffusion de Wonder Woman, en raison de la présence de l'actrice israélienne dont les positions en faveur de l'offensive de l'Etat hébreu à Gaza font grincer des dents dans le monde arabe. 

Le film a en outre été déprogrammé dimanche d'un festival à Alger, où la perspective de sa diffusion avait enflammé les réseaux sociaux. Des projections sont en revanche prévues dans d'autres pays arabes, comme les Emirats arabes unis ou l'Egypte.

Nawal Bonnefoy avec AFP