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La justice new-yorkaise enquête sur la Weinstein Company

Bob Weinstein (à gauche) et son frère Harvey Weinstein (à droite) à Park City en janvier 2011

Bob Weinstein (à gauche) et son frère Harvey Weinstein (à droite) à Park City en janvier 2011 - Michael Buckner - Getty Images North America - AFP

Selon le New York Times ce lundi, le procureur de l'Etat de New York a ouvert une enquête chargée de déterminer si la société fondée par Harvey Weinstein pouvait être poursuivie pour discrimination sexuelle, harcèlement sexuel ou d'autres violations de la loi.

Le procureur de l'Etat de New York a ouvert une enquête pour déterminer si la Weinstein Company, la société de Harvey Weinstein, pourrait être poursuivie pour discrimination sexuelle ou d'autres violations de la législation, a indiqué lundi le New York Times. Le ministère public aurait ainsi exigé de la société, basée à Manhattan, qu'elle lui transmette les dossiers personnels des employés, les critères de recrutement, de promotion ou de licenciement, ou encore les plaintes formelles ou informelles de harcèlement sexuel ou d'autres formes de discrimination qu'elle aurait reçues, et la façon dont ces plaintes auraient été gérées, selon le journal.

Une trentaine de salariés ont rédigé une lettre

La Weinstein Company, que co-dirigeait Harvey Weinstein jusqu'à sa démission du conseil d'administration mardi dernier, est elle aussi au coeur du scandale d'abus sexuels qui a fait tomber de son piédestal le plus célèbre des producteurs d'Hollywood. Une cinquantaine d'actrices et de mannequins accusent Harvey Weinstein, aujourd'hui âgé de 65 ans, de les avoir harcelées, agressées sexuellement ou violées au cours des quelque 20 dernières années. Le producteur a démenti toute relation non consentie.

Certains ont affirmé que les dirigeants de la société connaissaient le comportement du producteur, et que certains employés en étaient même parfois complices, en organisant pour lui certains rendez-vous avec des femmes, dont il profitait pour les harceler ou les agresser sexuellement. Une trentaine d'employés de la société ont néanmoins publié une lettre jeudi dernier, où ils se défendent d'avoir été au courant de ces abus sexuels. "Nous savions tous que nous travaillions pour un homme au caractère notoirement explosif", ont-ils ainsi souligné dans cette lettre. "Mais nous ignorions travailler pour un prédateur sexuel". "Nous savions que c'était un homme à femmes avec de multiples affaires extra-conjugales mais pas un agresseur violent et un violeur", ont-ils ajouté.

Depuis la révélation de ce scandale, l'avenir de la société est incertain. Elle a reçu lundi dernier un apport d'argent frais du fonds d'investissement Colony Capital, et entamé des discussions avec Colony sur un possible rachat. En plus des poursuites que risque Harvey Weinstein à titre personnel au pénal ou au civil, l'enquête du procureur de l'Etat de New York confirme que la société elle aussi a des soucis à se faire.

R.V. avec AFP