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Cinéma

La Confession: 50 ans après Belmondo, Romain Duris enfile la soutane

Romain Duris et Marine Vacth dans La Confession

Romain Duris et Marine Vacth dans La Confession - SND

Dans cette nouvelle adaptation de Léon Morin, prêtre de Beatrix Beck, prix Goncourt 1952, l’acteur partage l’affiche avec Marine Vacth, la révélation de Jeune et Jolie.

La dernière fois que Romain Duris est apparu à l'écran, il était impliqué dans une trouble affaire d'enlèvement. C'était dans Iris, sorti en novembre 2016. Un hiver faste et sombre pour le comédien. Au même moment, il jouait un tueur à gages dans la dernière comédie de Pascal Chaumeil, Un Petit boulot. Il est loin, l'insouciant et procrastinateur Xavier de L'Auberge espagnole. D'autant que Duris change encore de registre pour son nouveau film, La Confession, où il joue un prêtre.

Cela tombe bien: Romain Duris a toujours voulu en jouer un. C'est en tout cas ce qu'il a déclaré au magazine Notre Temps: "À sa manière, il est un peu un acteur quand il déclame un sermon devant l’assemblée. Je me posais beaucoup de questions sur les hommes d’église, leur rapport au secret, leur fonction dans une société pleine de contradictions et où les idées avancent plus vite que les écrits."

La Confession est une adaptation de Léon Morin, prêtre de Beatrix Beck, Prix Goncourt 1952. Pendant la Seconde Guerre mondiale, dans un village de l'est de la France, une jeune communiste, Barny (Marine Vacth), entretient une relation platonique avec un prêtre, Léon Morin (Romain Duris). D'abord réticente, elle se laisse peu à peu convaincre par les arguments de cet homme dont elle ne partage pas la foi...

L'évangile selon saint Duris

Le rôle joué aujourd'hui par Romain Duris l'a été une première fois par Jean-Paul Belmondo en 1961. Devant la caméra de Jean-Pierre Melville, l'éternel Magnifique incarnait un de ses meilleurs rôles (et un de ses plus sérieux). Duris n'a pas ressenti une seule seconde la pression, comme il l'a indiqué à Notre Temps: "Je n’ai pas voulu voir, et n’ai toujours pas vu, le film de Jean-Pierre Melville. J’ai préféré me concentrer sur le roman de Béatrix Beck pour m’accaparer le rôle... et croire que c’est moi qui l’inventais!"

Romain Duris a aussi choisi de vivre, du moins momentanément, la vie de prêtre. Fidèle aux principes de l'Actor's Studio, le comédien s'est rendu à l’Abbaye de Lérins, sur l’île Saint-Honorat, en face de Cannes pour y faire une retraite. "Une expérience très forte", dont l’acteur conserve un vif souvenir, comme il le raconte dans le dossier de presse, cité par Allociné: "Le simple fait de se retrouver seul, au calme, en pleine nature et sans téléphone, était déjà en soi un premier pas dans l’univers de Léon Morin. J’ai assisté à des messes avec des chants en latin, très beaux... L’atmosphère n’était que spiritualité et c’était très inspirant pour moi."

Comme Barny dans La Confession, Romain Duris s'est laissé bercé par ses discussions avec un des moines de sa retraite: "Nous avons beaucoup discuté, parfois en marchant dans la campagne ou parfois dans son bureau. J’ai pu aborder avec lui un certain nombre des questions que je me posais; des questions parfois très intimes. Je l’ai vraiment poussé à me raconter des moments privés de sa vie de prêtre." Autant de moments qui l'ont nourri pour proposer une interprétation intense, et complètement différente de celle de Belmondo.

Jérôme Lachasse