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Cinéma

Kevin Spacey: son frère évoque une enfance dans une "maison des horreurs" face à un père abusif

Kevin Spacey à Washington en 2016

Kevin Spacey à Washington en 2016 - Nicholas Kamm - AFP

Un témoignage du grand frère de l'acteur refait surface, alors que ce dernier est sous le feu des critiques depuis plusieurs jours après une accusation d'inconduite sexuelle.

La tempête médiatique dans laquelle est pris Kevin Spacey ne se calme pas. Après la révélation du comédien Anthony Rapp, qui affirme que l'acteur a tenté de le séduire en 1986 lorsqu'il avait 14 ans et que la star d'American Beauty en avait 26, un témoignage particulièrement sordide refait surface. Celui de Randall Fowler, le grand frère de Kevin Spacey, qui s'est livré en 2004 au Mail on Sunday sur leur enfance.

Aujourd'hui âgé de 62 ans, Randall Fowler, imitateur de Rod Stewart et conducteur de limousine, dépeignait dans son témoignage une enfance dans une "maison des horreurs" pour lui, son frère et leur grande soeur. Il évoquait principalement un père violent décédé il y a quelques années, qui les auraient battus, lui et sa soeur, et l'aurait violé à plusieurs reprises durant quatre ans. Des sévices dont Kevin Spacey semble avoir été épargnés, selon ses propos déterrés par le Daily Mail:

"Je menaçais constamment mon père de tout raconter à ma mère s'il touchait à mon frère", affirmait Randall Fowler en 2004.

Le Daily Mail fait également état de l'idéologie antisémite de leur père qui, selon la publication britannique, aurait rejoint le Parti nazi américain lorsqu'ils étaient enfants.

"Il n'avait pas de sentiment"

Randall Fowler s'attardait également sur la manière dont son petit frère a réagi, selon ses dires, face à ce foyer "si sombre que c'en était incroyable":

"Kevin a essayé d'éviter ce qui se passait en s'enfermant dans une bulle émotionnelle. Il est devenu très futé et intelligent", explique-t-il, allant jusqu'à affirmer que Kevin Spacey "n'avait pas de sentiments".

Dans ce même témoignage, il racontait comment l'acteur tentait de "remonter le moral de tout le monde" en faisant des imitations et analysait son goût pour la comédie comme "une potentielle échappatoire".

Descente aux enfers

Depuis le témoignage d'Anthony Rapp, le scandale qui entoure Kevin Spacey ne fait que prendre de l'ampleur. L'acteur de 58 ans a réagi avec un tweet dans lequel il affirme "ne pas se rappeler de la rencontre", mais présente néanmoins "ses plus sincères excuses" s'il s'est comporté ainsi. Mais il a aggravé le courroux de l'opinion publique en concluant ce message d'un coming-out homosexuel, au timing jugé par beaucoup comme malvenu.

Depuis ces révélations, la situation s'envenime: un tweet de la journaliste américaine Heather Unruh, daté du 13 octobre, réapparaît. Elle y accuse Kevin Spacey d'avoir agressé l'un de ses proches, expliquant que le "scandale Weinstein lui a donné le courage" de parler. L'actrice Rosie O'Donnell a quant à elle directement interpellé l'acteur sur Twitter. Elle affirme que, comme dans le cas du producteur visé par des dizaines d'accusations de harcèlement, d'agressions sexuelles et de viols, "On le savait tous." "J'espère que d'autres hommes vont parler", écrit-elle.

Au milieu de toutes ces accusations, Netflix a annoncé que le tournage de la saison 6 de House of Cards, dont Kevin Spacey tient le rôle-titre, était "suspendu jusqu'à nouvel ordre". Par ailleurs, la International Television Academy of Television Arts and Sciences a annoncé que le prix honorifique que l'acteur devait recevoir en novembre prochain aux International Emmy Awards (à ne pas confondre avec les Emmy Awards, qui récompensent les meilleurs productions télévisuelles US), ne lui serait finalement pas remis.

B.P.