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Cinéma

Kev Adams vu par le réalisateur de Tout là-haut: "Il est resté le même"

Kev Adams dans Tout là-haut

Kev Adams dans Tout là-haut - Copyright Pascal Tournaire

Porté par Kev Adams, Tout là-haut, qui raconte l'histoire d'un jeune prodige du snowboard rêvant de descendre le couloir le plus dangereux de l'Himalaya, sort au cinéma mercredi 20 décembre.

Avec Tout là-haut, son premier film en tant que réalisateur, Serge Hazanavicius a connu un véritable baptême du feu. Pour donner vie à l'histoire qu'il portait en lui depuis des années, celle d"un jeune prodige du snowboard rêvant de descendre le couloir le plus dangereux de l'Everest, il a affronté les pires conditions de tournage. "On a tourné à plus de 4.000 mètres d'altitudes avec la mâchoire gelée, les yeux qui piquent et l’oxygène entre les prises. C’était difficile", confesse-t-il aujourd'hui.

Serge Hazanavicius a aussi dû surmonter un sacré défi: voir son acteur principal, Kev Adams, changer radicalement de coiffure pour endosser le rôle du jeune prodige Scott. Dès les premières minutes, l'idole des jeunes, héros de Soda, des Profs et d'Aladin, apparaît hagard, avec des cheveux en pétard aux reflets caramel. Une coupe étrange qui donne son ton à Tout là-haut.

Serge Hazanavicius, qui connaît bien Kev Adams pour avoir mis en scène ses spectacles The Young Man Show et Voilà, voilà, l'a laissé faire. "Je le connais depuis longtemps", confirme le cinéaste. "Et je sais qu'il y a un rapport très fort avec la coiffure. On en parlait dans les spectacles et c’est quelque chose auquel il fait très très attention". Et comment: selon Hazanavicius, Kev Adams est "beaucoup plus analytique qu’on ne le croit. Il a vraiment besoin de comprendre, de ressentir les choses, de se les approprier". Avant chaque film, Kev Adams se demande quelle place aura sa crinière dans l'histoire.

Kev Adams dans Tout là-haut
Kev Adams dans Tout là-haut © Copyright Pascal Tournaire

"Un festival de coupe de cheveux"

Pour préparer son rôle, qui s'inspire d'un génie de la glisse décédé en 2002, Marco Siffredi, Kev Adams s'est complètement immiscé dans la culture alpine. Au point d'emprunter au défunt glisseur sa coiffure: 

"Quand vous regardez les photos de Marco Siffredi, vous remarquez que c’était aussi un festival de coupe de cheveux. Kev avait très envie d’aller vers ça. Je l’ai un peu freiné sur pas mal de choses mais sur toute la fin du film, j’ai complètement accepté qu’il se créé cette tête avec cette espace de foulard et ses cheveux décolorés".

Il ajoute, plus philosophique: "Le danger pour un acteur, c’est le déguisement. Un acteur n’est pas quelqu’un qui se déguise, qui se cache, c’est quelqu’un qui se montre: il doit livrer de l’intimité". Avec un tournage à plus de 4.000 mètres d'altitudes, "la notion de jeu se déplace" selon lui et il était "impossible" de tricher avec ses émotions. Et Kev Adams se livre comme jamais dans Tout là-haut, qui est également conçu comme une espèce d'autobiographie fictive du comédien et de son réalisateur.

"Il écoute beaucoup et sait exactement où il a envie d’aller"

L'idée de faire du film un portrait de leur relation remonte à 2011. Serge Hazanavicius s'en souvient comme si c'était hier: "Kev a été la première personne que j'ai appelé quand je me suis lancé dans le projet. Je lui ai dit: 'ça te dirait de jouer le meilleur snowboarder du monde?'." Comment refuser? A l'époque, le comédien, qui n'avait pas encore joué dans Soda et dans Les Profs, n'était pas encore la star qu'il est devenu. Pendant six ans, les deux compères ont développé le projet, tout en devenant de plus proche l'un de l'autre. Une intimité qui se retrouve à l'écran:

"On a passé des centaines d’heures tous les deux. Avant les spectacles, après les spectacles, dans les voitures, à répéter, à travailler, à chercher... On a eu des moments de joie, de peine, d’angoisse, d’euphorie… On est passé partout ensemble", explique Serge Hazanavicius. "L’histoire d’un mec d’une vingtaine d’années qui rencontre un mec d’un peu plus de quarante ans qui a tendance à se ranger… Je ne vais pas faire comme s’il n’y avait aucun point commun avec notre histoire. Il m’a beaucoup apporté. Il m’a réveillé dans ma vie. Un peu comme il réveille le personnage de Pierrick joué par Vincent Elbaz."

Kev Adams a-t-il beaucoup changé depuis ses débuts? Hazanavicius est catégorique: "Il est resté le même, avec son énergie, avec son envie, avec sa manière de fonctionner. C’est à la fois quelqu’un qui écoute beaucoup et qui sait exactement où il a envie d’aller. Même si le but est un peu flou, il a la direction". Pour les prochains mois, sa direction semble claire. Le comédien sera à l'affiche de plusieurs films, dont la suite d'Aladin, un film américain et une comédie musicale tournée à Bollywood. 

Jérôme Lachasse