BFMTV
Cinéma

Incarner le Joker, un des plus grands défis du cinéma

Le Joker incarné par Jack Nicholson Jared Leto et Heath Ledger.

Le Joker incarné par Jack Nicholson Jared Leto et Heath Ledger. - Warner Bros

Jared Leto est l'un des rares acteurs à s'être glissé dans la peau du Joker, grand méchant déjanté de DC Comics. "L'un des meilleurs rôles de tous les temps" selon lui, mais pas des plus simples à incarner.

Pour Suicide Squad, l'Américain Jared Leto a accepté de relever le défi de se mettre dans la peau du Joker, un personnage à part, déjà brillamment incarné par le passé et gravé dans l'imaginaire de millions de fans de bande-dessinée.

Né en même temps que Batman, en 1940, le Joker, dont l'éditeur DC Comics n'a jamais révélé le vrai nom, a très rapidement dépassé le statut de méchant de bande-dessinée pour devenir une icône.

En 1989, l'acteur américain Jack Nicholson offre un visage de chair et de sang à ce criminel extravagant et terrorisant tout à la fois, aux cheveux verts, à la peau blanche et au sourire permanent.

En 2008, quelques mois avant sa mort par intoxication médicamenteuse à l'âge de 28 ans, Heath Ledger va encore plus loin et offre un personnage d'une noirceur totale, vicieux et manipulateur, une performance qui lui vaudra un Oscar.

L'un des meilleurs rôles de tous les temps

Musicien et chanteur, l'acteur Jared Leto reste rare au cinéma. Un film tous les deux ou trois ans. S'il a accepté d'entrer dans l'une de ces super productions dont il se tient généralement à distance, c'est pour le Joker.

"Comment peut-on dire non au Joker? C'est l'un des meilleurs rôles de tous les temps, l'un des plus grands défis", a-t-il expliqué lors d'une rencontre avec la presse à New York.

"Vous avez l'impression d'être aux jeux Olympiques", dit-il. "On vous tend le témoin et vous vous dites: merde, je ferais mieux de me mettre à courir, et vite."

Pour se préparer, le leader du groupe de rock Thirty Seconds to Mars a rencontré des médecins qui travaillaient en prison et s'est rendu lui-même dans un centre de détention de Los Angeles. Il s'y est entretenu avec des condamnés pour meurtre, dont certains souffraient de déséquilibres psychologiques. Il dit s'être inspiré de leur façon "d'envahir" l'espace "physique et psychologique" de leur interlocuteur pour façonner son Joker.

Dans la peau du personnage

Jared Leto s'est complètement immergé dans le rôle, s'inspirant du "method acting", cette technique américaine qui consiste à ne faire qu'un émotionnellement avec le personnage. Les autres acteurs de Suicide Squad et le réalisateur ont tous raconté qu'une fois sur le plateau, Jared Joseph Bryant, de son vrai nom, n'avait jamais quitté la peau du Joker.

"Avec la transformation qu'il s'imposait, c'était un peu difficile pour lui de s'arrêter pour boire un café et discuter", se souvient l'acteur Jai Courtney.

Le réalisateur "David (Ayer) a été grand parce qu'il m'a laissé faire le dingue", explique Jared Leto.

Un Joker attirant et séduisant

Le résultat est saisissant, à la hauteur de ses glorieux prédécesseurs. Le Joker de Jared Leto est plus imprévisible que jamais, sans limite d'aucune sorte, capable de tout, à tout moment.

"Comment crée-t-on un personnage qui n'aura jamais de sens et qui sera toujours une question? Ca a été beaucoup de travail", reconnaît David Ayer.

Jared Leto a aussi imaginé un Joker attirant, séduisant.

"Dans ce que j'avais vu (des incarnations précédentes), il n'y avait jamais eu de sensualité et de sexualité" dans le Joker, observe-t-il. "Je me suis dit que ce serait intéressant d'amener cela au personnage, un côté différent."

Un autre film à venir?

Ses apparitions, assez réduites, ont un goût de trop peu.

"Il pouvait facilement prendre le contrôle du film, donc c'était difficile de trouver le juste équilibre entre trop et pas assez", se justifie David Ayer.

Jared Leto a indiqué que de nombreuses scènes du Joker tournées pour Suicide Squad n'étaient pas dans le film, ce qui a fait courir la rumeur qu'un autre film suivrait.

"J'aimerais bien (reprendre une nouvelle fois le rôle)", confie Jared Leto. "Mais en même temps, c'est bien aussi d'en rester là, de dire juste ce que tu as à dire."

N.B. avec AFP