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Cinéma

I Feel good: l'heureuse métamorphose de Jean Dujardin

Jean Dujardin dans I Feel Good

Jean Dujardin dans I Feel Good - Ad Vitam

Six ans après son Oscar pour The Artist, l'acteur d'OSS 117 a accepté de se laisser malmener par Benoît Delépine et Gustave Kervern, les réalisateurs de Mammuth et du Grand soir.

Un homme marche, vêtu uniquement d'un peignoir blanc, sur une autoroute. Il agite les bras. On dirait qu'il s'énerve. Il a l'air inquiétant. Il s'approche de la caméra: il s'agit de Jacques Pora, un homme dont l'ambition dans la vie est de devenir riche sans le moindre effort.

Cet homme, qui rêve de "rendre beau les petites gens", est joué par Jean Dujardin. Six ans après son Oscar pour The Artist, l'acteur d'OSS 117 a accepté de se laisser malmener par Benoît Delépine et Gustave Kervern, les réalisateurs de Mammuth et du Grand soir.

Loin de son image de héros magnifique à la Jean-Paul Belmondo, le comédien apparaît métamorphosé avec quatre ou cinq kilos en trop. "Je n’ai de toute façon aucun problème avec mon image. J’ai l’impression de la flinguer à chaque fois…", indique-t-il dans le dossier de presse. Il ajoute:

"J’ai besoin de ressembler au personnage, pas de me ressembler. C’est très volontiers que je me suis malmené, que je me tiens mal, me coiffe mal… J’ai pris du poids, je me suis voûté. I Feel Good est un film sur des cabossés et Jacques en fait partie, même s’il se pense très différent. Et puis il me semblait d’autant plus important de bousculer la confiance de Jacques, d’y introduire de la fragilité…"

"J'ai souvent joué les imbéciles lunaires"

Le personnage, selon lui, ne tranche pas avec les "imbéciles lunaires" qu'il a l'habitude d'incarner: "J'ai souvent joué les imbéciles lunaires qui ont l'obsession de réussir, parlent trop vite, ne réfléchissent pas et se prennent les pieds dans le tapis, tout en tenant des propos un peu transgressifs dont ils n'ont pas toujours conscience…", analyse-t-il. "De Brice de Nice à OSS117 et de OSS117 à Jacques, il y a un cousinage. Je me suis senti très vite à la maison".

Invité dimanche 23 septembre au JT de 20h de TF1, Jean Dujardin a affirmé que c'était pour ce genre qu'il était revenu en France, après vécu son rêve américain avec George Clooney et Martin Scorsese: "Si je suis resté en France, c'est pour avoir des rôles comme ça, avec des fulgurances, des répliques bien senties. De l'épaisseur aussi." Les critiques ne s'y sont pas trompés et louent, du Figaro au Monde, ce retour en grâce de l'un des acteurs les plus populaires du cinéma français.

Jérôme Lachasse