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Cinéma

Harry Dean Stanton, star de Paris, Texas, est mort

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- - Mark Mainz - Getty Images North America - AFP

L'acteur américain est mort à 91 ans. L'une des principales performances du comédien, qui s'est souvent illustré dans des seconds rôles notoires, reste son interprétation de Paris, Texas de Wim Wenders.

Il laisse derrière lui une filmographie de près de 250 films. L'acteur américain Harry Dean Stanton est mort ce vendredi à l'âge de 91 ans. Il est notamment connu pour son rôle dans Paris, Texas, de Wim Wenders, Palme d'or au Festival de Cannes en 1984.

Le comédien, qui s'est surtout distingué dans des seconds rôles, était l'un des acteurs fétiches de David Lynch. Le réalisateur l'a filmé dans Twin Peaks, Sailor et Lula et Une Histoire vraie

"Le magnifique Harry Dean Stanton nous a quittés", a écrit le cinéaste dans une déclaration. "Il n'y a personne comme Harry Dean. Tout le monde l'aimait. Et pour cause. Il était un acteur formidable. Et un être humain fantastique. (...) Tu vas vraiment nous manquer".

L'actrice Olivia Wilde, qui a joué avec lui dans Alpha Dog, a quant à elle salué la "définition du cool" sur Twitter. 

Dirigé par les plus grands réalisateurs

De son rôle de gangster miteux dans Le Récidiviste à celui de mécanicien râleur dans Alien, le huitième passager, en passant par son portrait d'un faux évangéliste dans Le Malin, Harry Dean Stanton a joué les seconds rôles primordiaux de nombreux blockbusters hollywoodiens.

Proche de Jack Nicholson, Sean Penn et Marlon Brando, ce fumeur trompe-la-mort a également travaillé avec Martin Scorsese (La dernière tentation du Christ) et Francis Ford Coppola (Coup de coeur, Le Parrain). Excellent joueur d'harmonica, il aimait également chanter le blues avec Bob Dylan et Kris Kristofferson ainsi que le répertoire mariachi qu'il interprétait jusqu'à la fin de sa vie.

Débuts difficiles et explosion sur le tard

Né le 14 juillet 1926 dans le Kentucky, il était l'aîné d'une fratrie de trois enfants d'une mère coiffeuse et d'un père baptiste, cultivateur de tabac, qui ne s'entendaient pas : "Ma mère voulait quitter le nid familial. Je ne pense pas qu'ils aient eu une belle nuit de noce, et j'en suis le fruit. Nous n'étions pas proches. Je crois qu'elle m'en voulait". Il réussira à verbaliser sa peine grâce à une thérapie de groupe : "Je l'ai appelée une nuit pour lui dire combien je la détestais. Et puis nous nous sommes réconciliés, peu avant sa mort".

Pendant la Seconde guerre mondiale, il sert comme cuistot sur un navire de la Marine dans le Pacifique pendant la bataille d'Okinawa. À son retour, il s'inscrit à l'université du Kentucky puis s'établit à Los Angeles et fait ses débuts comme acteur en 1957.

Pendant près de 10 ans, il interprète une centaine de rôles dans des mauvais westerns et des intrigues policières, principalement pour la télévision. Avec ses pommettes saillantes et ses yeux cernés, il se retrouve cantonné à des rôles de sale type jusqu'en 1966, quand Jack Nicholson lui offre le premier rôle de son western L'ouragan de la vengeance.

Paris, Texas, l'interprétation de sa vie

Il a 56 ans quand Wim Wenders lui offre le rôle qui marquera le plus sa carrière. Dans le road-movie Paris, Texas, il incarne un homme qui réapparaît subitement après quatre années d'errance. Il partage des scène d'anthologie avec une vibrante Nastassja Kinski.

Au début des années 2000, il avait livré une interprétation remarquée de chef d'une secte polygame pendant quatre saisons dans la série de HBO Big Love. L'une de ses toutes dernières apparitions à l'écran, Lucky, le voyage spirituel d'un athée avec David Lynch, sortira fin septembre aux États-Unis et en décembre en France. 

B.P. avec AFP