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Cinéma

Gérard Jugnot égrène ses souvenirs des années Splendid

Gérard Jugnot en 2014.

Gérard Jugnot en 2014. - Kenzo Tribouillard - AFP

Gérard Jugnot déroule le fil de ses souvenirs d'enfance et de la grande époque du Splendid, dans une autobiographie.

D'une enfance "tristounette" où il s'est "beaucoup ennuyé" à la truculente aventure du Splendid avec les Bronzés ou Le père Noël est une ordure, Gérard Jugnot est un "pessimiste" qui s'est soigné par le rire.

"Le slip de bain" de Michel Blanc, jamais lavé pendant des semaines lors du spectacle Amours, coquillages et crustacés (1977), des anecdotes datant des Bronzés (1978)... Gérard Jugnot raconte absolument "tout" ce dont il se souvient dans Une époque formidable, livre de "souvenirs" récemment paru.

Le père Noël s'est tiré une balle dans le cul

Un ouvrage où on apprend par exemple que la pièce culte Le père Noël est une ordure (1979, devenue un film en 1982) a échappé à un titre autrement plus scabreux: Le père Noël s'est tiré une balle dans le cul grâce à l'intervention de Josiane Balasko.

"Ce qui résume le plus l'esprit du Splendid est arrivé récemment. Ils ont ressorti Le père Noël est une ordure au Palais des congrès il y a quatre ou cinq ans. Il y avait 2.000 personnes déguisées en personnages de la pièce. C'était un truc de fou", confie l'acteur et réalisateur de 65 ans, dans un entretien à l'AFP.

"On était tellement loin de tout ça. Ca me parait irréel, c'est tellement loin", se souvient le réalisateur d'Une époque formidable, barbe blanche sous son célèbre crâne dégarni.

"Beaucoup de choses fausses écrites"

Avec la troupe du Splendid, composée notamment de Josiane Balasko, Marie-Anne Chazel, Michel Blanc, Christian Clavier et Thierry Lhermite, "on était sur l'os (l'humour, ndlr), on l'a bien nourri, il fallait que tout le monde ait à manger", raconte encore Gérard Jugnot.

Toutes ces idées, "ça passait par le 'comité central', il fallait une majorité. Et si ça ne passait pas, on le gardait pour soi. Après le Splendid, j'ai fait des films à ma sauce comme Casque bleu (1994) qui était un peu la suite, une sorte des Bronzés à la guerre, poursuit l'acteur.

"Maintenant tout est dit! Il y a eu beaucoup de choses fausses écrites et j'ai voulu faire un petit travail d'historien", tranche Jugnot.

Cette autobiographie raconte aussi sa jeunesse. Né de parents "qu'on appelle des 'Français moyens', c'est à dire que des moyens... ils en avaient peu", l'auteur en garde des souvenirs d'enfance "tristounets" dans la région parisienne. De ces premières années, Gérard Jugnot semble en avoir tiré "une vision assez noire des choses".

"J'avais peur de trahir leur jeunesse"

"Le rire est là pour aller contre ce travers que j'ai de pessimisme, de voir un peu noir. J'essaye d'appliquer 'il est poli d'être gai'", devise parfois attribuée à Voltaire, confie-t-il.

Le scoutisme, dont il a fait un film (Scout toujours, 1985), sera une première bulle "d'oxygène", avant l'aventure collective du Splendid. "A plusieurs c'est plus facile, les insuccès, les bides, les échecs, les rebuffades, c'est plus facile à vivre parce qu'on déconne", raconte Jugnot.

Avec une différence de taille, "d'habitude il y a toujours un chef de groupe, au Splendid, il n'y avait pas de chef".

Point de nostalgie, néanmoins, chez celui qui est au montage d'un nouveau film C'est beau la vie quand on y pense', une sorte de suite à Meilleure espoir féminin, confie le réalisateur, qui se sent "beaucoup mieux dans ses pompes maintenant".

"J'étais content car j'ai eu un message de Thierry Lhermitte et de Michel Blanc très chaleureux. J'avais peur de trahir leur jeunesse". "Je suis assez bienveillant mais....", lâche-t-il, facétieux, le sourire aux lèvres.

la rédaction avec AFP