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Cinéma

Gaspard Ulliel, la gueule d'ange du cinéma français

Gaspard Ulliel en septembre 2016

Gaspard Ulliel en septembre 2016 - Philippe Lopez - AFP

L'acteur français aux rôles éclectiques a remporté hier soir le César du meilleur acteur pour son rôle dans Juste la fin du monde de Xavier Dolan. Retour sur son parcours.

Un acteur aux mille visages. Gueule d'ange et légère balafre (une griffure de chien dans l'enfance), Gaspard Ulliel, 32 ans, récompensé aux César pour son rôle dans Juste la fin du monde, peut jouer aussi bien les jolis garçons que les "bad boys". Dans le film de Xavier Dolan, il incarne Louis, homosexuel et auteur à succès, qui retrouve sa famille après 12 ans d'absence pour leur annoncer qu'il va bientôt mourir.

Révélé à 19 ans à peine dans Les Egarés d'André Téchiné aux côtés d'Emmanuelle Béart, Gaspard Ulliel avait déjà impressionné en 2014 pour son interprétation du célèbre couturier Yves Saint Laurent dans Saint Laurent de Bertrand Bonello. Il avait été nommé il y a deux ans pour le César du meilleur acteur pour ce film, mais s'était vu damer le pion par son concurrent Pierre Niney dans Yves Saint Laurent.

Les Egarés, la révélation 

Né le 25 novembre 1984 de parents stylistes, Gaspard Ulliel a passé son enfance entre l'école et l'appartement familial, dans le centre de Paris, où il dessinait pendant des heures. C'est une amie de sa mère qui lui propose d'intégrer l'agence de comédiens qu'elle vient de créer. Il n'a que 11 ans mais il obtient très vite un petit rôle dans un téléfilm. 

Après quelques stages d'été au cours Florent, c'est tout naturellement qu'après le bac, le jeune acteur s'inscrira à l'université de Saint-Denis pour des études de cinéma qu'il abandonnera d'autant plus vite que sa carrière va vite décoller. Il est remarqué par Michel Blanc qui lui offre en 2002 un rôle dans une comédie, Embrassez qui vous voudrez.

Mais le révélateur, ce sera André Téchiné avec Les Egarés où il incarne Yvan, un garçon plutôt sauvage qui, pendant l'exode, traverse les routes de France avec deux enfants et leur mère. Certains évoquent la grâce de Laurent Terzieff ou de Lambert Wilson à leurs débuts.

Son premier César en 2005

Pour ces deux films, Gaspard Ulliel est nommé au César du Meilleur espoir masculin en 2003 et en 2004. Mais c'est la troisième fois qui sera la bonne: le jeune comédien décrochera la statuette en 2005 grâce à Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet, dans lequel il incarne Manech, le fiancé de Mathilde (Audrey Tautou), disparu en 1917 dans les tranchées et que la jeune fille refuse de croire mort.

Devenu un acteur de premier plan, Gaspard Ulliel tourne dans Paris je t'aime de Gus Van Sant. Il est ensuite choisi pour incarner le valeureux paysan Jacquou Le Croquant (2007) de Laurent Boutonnat puis le terrifiant Hannibal Lecter - son premier rôle en anglais - dans Hannibal Lecter: les origines du mal, qui conte les jeunes années du serial killer.

Un garçon "étrange" et "difficile à percer"

Son éclectisme ne se dément pas puisqu'en 2009, on le retrouve en fils d'Isabelle Huppert dans Un barrage contre le Pacifique de Rithy Panh, mais aussi en rejeton de Jean Reno dans un thriller, Le Premier cercle. En 2010, il joue Henri de Guise dans La Princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier. L'an dernier, il a été également à l'affiche de La Danseuse de Stéphanie Di Giusto, dans lequel il interprète un dandy décadent, mécène de la danseuse de la Belle Epoque Loïe Fuller.

Son visage et sa silhouette de jeune premier, il les affiche aussi dans les défilés de mode et les films publicitaires. Un contrat signé avec la maison Chanel pour la promotion d'un parfum lui fait dire:

"Tout à coup, j'ai eu un confort financier qui m'a permis de choisir, d'attendre, de ne pas inonder les écrans".

Un de ses metteurs en scène, Rodolphe Marconi, qui l'a fait tourner dans Le Dernier jour, dit de lui: "Gaspard est un ciel bleu traversé de nuages qui n'éclatent jamais. Un garçon étrange, difficile à percer. Il a sûrement une fêlure, le jour où ça va s'ouvrir, ça va faire mal...".

N.B. avec AFP