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Cinéma

Festival de Cannes 2020: le réalisateur Spike Lee sera le président du jury

Le réalisateur Spike Lee pose avec son prix après avoir été récompensé pour BlacKkKlansman lors de la 71e édition du festival de Cannes, le 19 mai 2018.

Le réalisateur Spike Lee pose avec son prix après avoir été récompensé pour BlacKkKlansman lors de la 71e édition du festival de Cannes, le 19 mai 2018. - LOIC VENANCE / AFP

Spike Lee aura la lourde tâche de désigner le successeur de Parasite du Sud-Coréen Bong Joon-ho, Palme d'or 2019 attribuée par le jury présidé par le réalisateur mexicain Alejandro Iñarritu.

Le réalisateur américain Spike Lee a été désigné pour être le prochain président du jury du Festival de Cannes, qui se déroulera du 12 au 23 mai.

Si le plus grand festival de cinéma au monde a déjà accueilli, au sein de son jury, des artistes noirs-américains comme la cinéaste Ava DuVernay en 2018 et l'acteur Will Smith en 2017, Spike Lee devient le premier Noir à occuper la fonction prestigieuse de président assurée l'an dernier par le cinéaste mexicain Alejandro Iñarritu.

"Quand on m'a appelé pour devenir président du jury de Cannes en 2020, je n'en suis pas revenu, j'étais à la fois heureux, surpris et fier", a réagi Spike Lee, 62 ans, cité par les organisateurs du Festival dans un communiqué, et qui se dit "honoré d'être la première personne de la diaspora africaine" aux États-Unis à assurer cette fonction.

Un regard "précieux" pour Cannes

"Le regard de Spike Lee est plus que jamais précieux", affirment en choeur Pierre Lescure, le président du festival, et Thierry Frémaux, le délégué général, dans un communiqué.

"Cannes est une terre d'accueil naturelle et une caisse de résonance mondiale pour ceux qui (r)éveillent les esprits et questionnent chacun dans ses postures et ses convictions. La personnalité flamboyante de Spike Lee promet beaucoup", poursuivent-ils, à propos du réalisateur militant, qui a ouvert la voie à de nombreux cinéastes afro-américains.

"Cannes a façonné ma trajectoire"

Cinéaste phare de la cause noire, Spike Lee a présenté au total sept de ses films sur la Croisette, et a été récompensé du Grand prix en 2018 pour BlackkKlansman, racontant l'histoire vraie d'un Noir infiltré au Ku Klux Klan.

Pamphlet anti-raciste, violemment anti-Trump, le film lui a valu ensuite le premier Oscar en compétition de sa carrière, après un Oscar d'honneur en 2016. Fou de joie, Spike Lee avait alors sauté dans les bras de l'acteur Samuel L. Jackson, qui remettait la récompense et a joué dans plusieurs de ses films.

"Quel Président de Jury sera-t-il ? Rendez-vous à Cannes !", s'amusent les organisateurs, à propos de ce président politique ("il est celui qui lève le poing"), doté d'une forte personnalité. "Cannes a façonné ma trajectoire dans le cinéma mondial", a souligné Spike Lee, revenant sur sa longue histoire avec le festival.

Sept de ses films présentés sur la Croisette

Tout a commencé en 1986 quand il est venu présenter à la Quinzaine des Réalisateurs son premier long-métrage Nola Darling n'en fait qu'à sa tête, un petit film tourné en deux semaines, en noir et blanc, décliné en série pour Netflix trente ans plus tard, face au succès. Une jeune femme noire, hésitant entre trois amants, y parle librement de ses relations. Le film est reparti avec le prix de la jeunesse.

Trois ans plus tard, Spike Lee est en compétition pour la première fois avec Do The Right Thing, évoquant les tensions raciales à Brooklyn, un jour de forte chaleur. Ont suivi dans diverses sections cannoises, Jungle Fever en 1991 en compétition, Girl 6 en 1996 hors compétition, Summer of Sam en 1999 à la Quinzaine des Réalisateurs, Ten Minutes Older en 2002 à Un Certain Regard, puis BlackkKlansman.

Entouré de son jury qui sera dévoilé mi-avril, Spike Lee aura la lourde tâche de désigner le successeur de Parasite du Sud-Coréen Bong Joon-ho, Palme d'or 2019 attribuée par le jury présidé par le réalisateur mexicain Alejandro Iñarritu (The Revenant). 

M.D. avec AFP