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Don Quichotte à Cannes: le festival sera fixé mercredi

Don Quichotte de Terry Gilliam

Don Quichotte de Terry Gilliam - Ocean Films

Les avocats de Gilliam et de Branco se sont livrés à une passe d'armes devant le TGI de Paris. Le film doit être projeté le 19 mai en clôture du Festival de Cannes.

Le Festival de Cannes saura mercredi 9 mai si le film sur Don Quichotte de Terry Gilliam pourra être projeté en clôture, a annoncé le juge qui a examiné ce lundi à Paris la demande du producteur Paul Branco d'en interdire la projection.

Les avocats de Gilliam et de Branco se sont livrés à une passe d'armes devant le Tribunal de grande instance de Paris qui a examiné l'affaire en urgence (en référé) pendant près de trois heures.

"Terry Gilliam refuse depuis le début de se mettre autour d'une table pour négocier", a affirmé Me Claire Hocquet, l'avocate d'Alfama Films Production de Paul Branco qui avait acheté les droits du film en 2016. "Ce n'est pas le film qu'on met à l'échafaud, c'est Gilliam", s'est insurgé de son côté Me Benjamin Sarfati, l'avocat de l'ex-Monty Python.

"C'est la première fois que le Festival est pris en otage", a affirmé pour sa part Me Gabrielle Odinot, l'avocate du Festival, qui a pris partie pour le réalisateur. "Si vous n'autorisez pas la projection cannoise, il ne le sera pas", a-t-elle cependant ajouté.

Terry Gilliam a déjà essuyé trois défaites

Le film qui a connu depuis plus de 20 ans de multiples vicissitudes doit être projeté le 19 mai en clôture du Festival de Cannes, une décision des organisateurs qui a provoqué la colère de Paul Branco et sa demande d'interdiction.

Terry Gilliam a déjà essuyé trois défaites dans le contentieux qui l'oppose à M. Branco sur les droits de ce long-métrage. Après différents désaccords artistiques et financiers lors de la préproduction, le cinéaste britannique a résilié son contrat avec le producteur portugais.

Don Quichotte de Terry Gilliam
Don Quichotte de Terry Gilliam © Ocean Films

Une adaptation très libre du classique de Cervantes

Il s'est alors tourné vers la société espagnole Tornasol et Amazon, qui faisaient initialement partie de la structure de coproduction constituée par Alfama Films. Et c'est avec eux, qu'il a finalement réalisé son film entre mars et juin 2017 pour 17 millions d'euros, un budget moyen.

En mai 2017, la justice française s'est prononcée en première instance en faveur de M. Branco, reconnaissant ses droits sur le film, tout en rejetant la demande du producteur de stopper le tournage en cours.

L'homme qui tua Don Quichotte, adaptation très libre du classique de Cervantes, a failli ne jamais voir le jour. En 2000, Gilliam avait dû abandonner le tournage en raison des problèmes de dos de l'acteur Jean Rochefort, disparu depuis, et à qui le film est dédié, et de pluies diluviennes. Ce fiasco a fait l'objet d'un documentaire Lost in La Mancha (2002). 

J.L. avec AFP