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Cinéma

Dominique Besnehard sur Harvey Weinstein: "Il y avait des rumeurs"

Invité jeudi soir de Ruth Elkrief sur notre antenne, le producteur de cinéma et ancien agent d'acteurs a réagi pour la première fois à l'affaire Weinstein.

Dominique Besnehard était jeudi soir sur notre antenne pour évoquer le sujet qui secoue Hollywood, l'affaire Harvey Weinstein. L'ancien agent de stars a raconté avoir rencontré plusieurs fois, à Cannes, ce producteur hollywoodien, accusé d'agressions sexuelles par de nombreuses femmes. Sa réputation, assure-t-il, tout le monde la connaissait. 

"Il m'avait fait des propositions de films pour mes actrices quand j'étais agent mais honnêtement, aucune de mes actrices ne m'a jamais rien dit", assure Dominique Besnehard. "Mais il y avait des rumeurs à Cannes, comme quoi les jeunes actrices qui voulaient faire carrière en Amérique, cela pouvait les aider de rencontrer Weinstein."

"Il aurait fallu qu'un acteur important d'Hollywood s'exprime"

Le co-auteur de la série à succès Dix pour cent estime qu'il "aurait fallu qu'un acteur important d'Hollywood s'exprime" pour aider à libérer la parole des victimes. Malgré l'explosion du scandale, Dominique Besnehard insiste sur la nuance: il ne "faut pas faire l'amalgame de se dire que tous les producteurs sont des gros cochons". En France, il n'a été témoin qu'une seule fois d'une situation d'agression sexuelle, et y a vite mis fin.

"En vingt ans de métier d'agent, j'ai eu une seule fois un problème avec une actrice qui m'a appelé d'une cabine parce qu'un metteur en scène lui avait sauté dessus", a-t-il raconté sans donner de nom. "Mais je l'ai appelé, je lui ai dit 'Mais ça va pas? Tu refais pas ça, sinon je porte plainte'".

Les assistantes, complices

Selon lui, il n'est d'ailleurs pas rare que des producteurs envoient des fleurs à des actrices pour les inviter à déjeuner. Ni qu'elles soient invitées dans des suites d'hôtel, comme cela a été le cas pour Léa Seydoux et Emma de Caunes, qui se sont retrouvées coincées avec Harvey Weinstein.

"Je n'aurais pas empêché une actrice d'aller dans sa suite. Ca arrive souvent que les actrices aient un rendez-vous avec un metteur en scène dans une suite, dans un hôtel. Mais normalement ils sont entourés, par des assistants. Mais si l'assistance est complice, s'éclipse...", a-t-il expliqué.

Dominique Besnehard se souvient également d'une époque où le "droit de cuissage" avait cours sur les actrices débutantes.

"Dans les années 70, j'ai connu un directeur de production qui m'avait dit, au moment de discuter du salaire d'une actrice: 'J'espère qu'à ce prix-là on la baise'. C'est la première fois que j'ai entendu une phrase sexiste dans ce milieu".

N.B.