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Cinéma

Diane Kruger raconte son agonie sur le tournage d'In the fade: "Je n'ai jamais ressenti autant de tension"

Diane Kruger à Hollywood en novembre 2017

Diane Kruger à Hollywood en novembre 2017 - Alberto E. Rodriguez - Getty - AFP

Touchée par la mort de son beau-père en plein tournage du film qui lui a valu un prix d'interprétation à Cannes, l'actrice allemande a eu "l'impression de sombrer dans le chagrin et la peine".

C'est le rôle le plus intense et le plus acclamé de sa carrière. Mais quand Diane Kruger a joué une femme qui perd dans un attentat son mari et son fils, elle-même vivait une tragédie personnelle. La star de cinéma allemande tournait In the Fade, le thriller de son compatriote d'origine turque Fatih Akin, quand elle a appris que son beau-père était mort. Wolfgang Bieneck (le compagnon de longue date de sa mère, les parents de l'actrice ayant divorcé lorsqu'elle était adolescente) était une figure importante dans sa vie, et l'accompagnait souvent sur les tapis rouges.

"J'avais l'impression de sombrer dans le chagrin et la peine. Que je n'en sortirais jamais", raconte la comédienne de 41 ans, connue pour ses rôles dans des grosses productions comme Troie ou Inglourious Basterds.

Un "rêve" de tourner pour Fatih Akin

In the Fade a été filmé chronologiquement, lui permettant de puiser dans l'état d'esprit fluctuant de son personnage, et dans ses propres émotions, s'inspirant aussi de visites à des familles de victimes d'attentats.

"Je n'ai jamais ressenti autant de tension, de sensations, j'avais l'impression que je ne pouvais pas m'en débarrasser la nuit, les week-ends", explique-t-elle.

Son incarnation de Katja, mère en deuil tatouée qui se drogue pour tenir le coup, lui a valu un prix d'interprétation au dernier festival de Cannes. Le film est nommé pour les Golden Globes et en pré-sélection pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.

C'est déjà à Cannes, où elle faisait partie du jury en 2012, qu'elle a rencontré Fatih Akin, cinéaste acclamé pour des films comme Head On et De l'autre côté.

"C'était un réalisateur de rêve pour moi. J'avais vu tous ses films. Je suis allée le voir et je lui ai dit 'Si vous avez quelque chose à venir, s'il vous plait souvenez-vous de moi'. Ca lui a pris cinq ans mais il l'a fait", s'amuse-t-elle.

Submergée et stressée

Diane Kruger s'est installée à Hambourg quelques mois avant le tournage qui s'y déroule en partie, participant au casting et rencontrant une vingtaine de proches de victimes d'attentats.

"Je n'avais pas imaginé à quel point cette expérience aurait un impact fort sur moi et ma vie personnelle", admet-elle. "C'est dur de décrire l'horreur, le désespoir, la perte, la colère de ces gens."

Au début, elle se sentait indiscrète de demander à ces proches en deuil des détails sur leur épreuve, puis elle a appris à "s'assoir, écouter, observer, ressentir".

Quand elle a finalement vu In the Fade seule dans une salle de projection puis à la première mondiale à Cannes dix jours plus tard, l'actrice s'est sentie "submergée" et "stressée". Son premier rôle dans sa langue natale, c'était aussi le premier où elle était la protagoniste, présente "dans presque chaque image".

Elle juge que ce drame réussit une connexion particulière avec le public, car "il y a plein de films sur des attaques terroristes mais il y avait de l'intimité dans celui-ci, plein de détails sur ce que la douleur et la mort amènent dans la vie de quelqu'un, que je trouve si émouvants et touchants".

N.B. avec AFP