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Dans les coulisses des scènes cultes de La Grande Vadrouille

Louis de Funès et Bourvil dans "La Grande Vadrouille".

Louis de Funès et Bourvil dans "La Grande Vadrouille". - Les Films Corona

L'immense classique du cinéma français ressort en salles, cinquante ans après sa sortie. A cette occasion, le fils de Louis de Funès a dévoilé quelques secrets de tournage.

Alors que plusieurs générations se réunissent dans les salles obscures pour voir et surtout revoir La Grande Vadrouille, BFMTV a rencontré Patrick de Funès, fils de Louis de Funès. Il a ouvert les portes de l'appartement de l'acteur et évoqué des anecdotes du tournage de ce qui allait devenir l'un des films les plus vus en France.

La Grande Vadrouille, sorti en 1966 est l'un des plus grands succès de Louis de Funès. Le trio formé par de Funès, Bourvil et Gérard Oury est alors déjà bien rodé. Un an plus tôt, ils ont tourné ensemble Le Corniaud, un autre film devenu culte et qui a fait plus de 11 millions d'entrées en salles.

"Mon père était très strict sur la technique"

Tous trois partagent un même perfectionnisme. "Mon père était très strict sur la technique", évoque Patrick de Funès. "Gérard Oury prenait le meilleur opérateur, tout était ce qu'il y a de mieux. Ca coûtait très cher".

Malgré ce perfectionnisme, une grande marge de manoeuvre étaient laissée aux acteurs. Certaines scènes ont ainsi été improvisées par Bourvil et Louis de Funès, comme celle où Bourvil, charriant son partenaire sur ses épaules lui lance: "Non mais dites donc, vous ne croyez tout de même pas que je vais vous trimballer sur mon dos. (...) Ca fait trois fois que vous me faites ça, mes souliers, mon vélo..."

"Le metteur en scène comptait sur les acteurs, sur le talent de l'acteur pour apporter des fioritures désirées", explique Patrick de Funès. "Il [Louis de Funès] n'était pas content pendant le tournage, parce que souvent il n'y avait rien d'écrit. C'est arrivé aussi dans Le Corniaud", se souvient-il.

Les tanks de Paris brûle-t-il?

"Ce qui a été tourné en studio l'a été en même temps que Paris brûle-t-il., pour économiser de l'argent. Donc ce sont les mêmes voitures, les mêmes tanks qui servent". Le tournage de La Grande Vadrouille a même eu droit aux conseils d'un général allemand, consultant historien sur celui de Paris brûle-t-il.

Un jour, il passe par hasard sur le plateau, pendant qu'est tournée la scène de l'auberge. "Il dit, 'nous, du temps de la guerre, on s'asseyait sur des chaises à califourchon et on dansait'". L'idée est gardée pour la scène. "Et quand ils dansent, raconte encore Patrick de Funès, c'est le général qui est en tête sur les chaises".

La scène des chambres a également beaucoup profité de l'improvisation des acteurs. Une journée de tournage était prévue à l'origine. "Ca a duré dix jours", évoque Patrick de Funès. Là encore, "il n'y avait rien d'écrit". "Avec Bourvil ils étaient écroulés de rire".

Louis de Funès applaudi par l'orchestre

Autre scène mythique, celle où Louis de Funès, qui incarne un chef d'orchestre dans le film dirige un orchestre. Une scène dont l'acteur était très fier. D'autant que "quand il joue pendant la scène, il dirige vraiment l'orchestre", précise Patrick de Funès. "Il était très intimidé" se souvient-il. 

"En plus diriger l'orchestre de l'Opéra de Paris... Et c'est George Auric qui lui donnait des leçons!". George Auric n'est autre que le compositeur qui a signé la musique de la Grande Vadrouille. "Mais il n'avait aucun mal, parce qu'il avait un rythme fou. Son passé de pianiste de bar lui avait donné un rythme d'enfer. (...) Il avait été applaudi par l'orchestre".

M. R. avec Claire Fleury