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Cinéma

CIA et Hollywood: la fin des liaisons dangereuses?

Jessica Chastain dans Zero Dark Thirty, de Kathryn Bigelow.

Jessica Chastain dans Zero Dark Thirty, de Kathryn Bigelow. - -

Pour limiter les risques de fuites d'informations classifiées, le sénat entend encadrer un peu plus les relations de la CIA avec Hollywood.

Si la CIA inspire des scénarios à Hollywood, l'agence fait même parfois un peu plus que cela. Un peu trop, même, au goût du sénat américain. Depuis la publication d'une enquête du magazine Vice sur les relations entre le renseignement américain et l'industrie du divertissement, le sénat s'est penché sur la question. Deux sénateurs, membres du comité sénatorial sur le renseignement ont même inclus un amendement visant à encadrer ces relations pour éviter les risques de "fuites".

Le magazine Vice a en effet révélé en avril dernier le rôle qu'avait pu jouer la CIA dans plusieurs projets, dont les films Zero Dark Thirty, sur la traque de Ben Laden, de 2001 à 2011, ou Argo, sur l'évasion d'Iran de diplomates américains en 1979, après la prise de l'ambassade. Ou encore la la série Covert Affairs, sur une jeune stagiaire de la CIA plus étonnant, le livre The Devil's light, qui évoque aussi Al Qaïda et Ben Laden, et, plus étonnant, l'émission de téléréalité Top Chef. L'épisode, tourné en 2010 s'intitulait Top Chef covert cuisine et l'épreuve consistait à cuisiner un plat pour le directeur de la CIA, Leon Panetta. Il était surtout tourné dans la salle de réception privée du directeur, dans les locaux de la CIA.

Informations classifiées

Selon Vice, la réalisatrice de Zero Dark Thirty, Kathryn Bigelow, et le scénariste Mark Boal auraient, eux, offert des cadeaux à des agents de la CIA impliqués dans la capture de Ben Laden (dîners, bouteilles, bijoux, places pour des défilés), en échange d'informations pour écrire leur film.

Pour limiter ce genre de "fuites", potentiellement dangereuses, l'amendement à la loi sur le budget du renseignement réclame donc, la rédaction d'un rapport avec "une description de la nature, de la durée, des coûts et des résultats de chaque accord, ainsi qu'une certification que ces accords n'ont pas abouti à la révélation d'informations classifiées ou à la déclassification d'informations".

L'amendement stipule également: "avant qu'une agence ne s'engage avec l'industrie du divertissement, le directeur de l'agence concernée doit approuver l'engagement et notifier les comités parlementaires au moins 30 jours avant le début de l'accord". Enfin le directeur de l'agence doit justifier "pourquoi cet accord est dans les intérêts de la communauté du renseignement américain".

M. R.