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Cinéma

César: Polanski nommé meilleur réalisateur, Adèle Haenel quitte la salle

Adèle Haenel quittant la cérémonie des César

Adèle Haenel quittant la cérémonie des César - Capture d'écran - Canal +

Roman Polanski a été nommé ce vendredi soir meilleur réalisateur aux César. Adèle Haenel s'est levée et a quitté la salle.

Alors que la cérémonie des César touchait à sa fin, Roman Polanski a été nommé meilleur réalisateur, en son absence, pour le film J'accuse. L'actrice Adèle Haenel, symbole d'un nouvel élan de #MeToo en France depuis qu'elle a accusé en novembre le réalisateur Christophe Ruggia d'"attouchements répétés" quand elle était adolescente, a quitté la salle après l'annonce de ce prix remis au cinéaste franco-polonais.

"La honte", a-t-elle lancé en partant, suivie par la réalisatrice Céline Sciamma et quelques autres personnes, juste avant l'annonce du César du meilleur film.

C'est la troisième récompense de la soirée pour le film du cinéaste, visé par plusieurs accusations de viol et est toujours poursuivi par la justice américaine pour relations sexuelles illégales avec une mineure en 1977.

"Interpeller le milieu du cinéma"

Roman Polanski et l'équipe de son film, y compris l'acteur Jean Dujardin qui joue le rôle principal, avaient décidé de ne pas se rendre à la cérémonie des César.

Vendredi matin, le ministre de la Culture Franck Riester avait estimé sur France Info qu'un César du meilleur réalisateur pour Roman Polanksi serait "un symbole mauvais par rapport à la nécessaire prise de conscience que nous devons tous avoir dans la lutte contre les violences sexuelles et sexistes".

"Cracher au visage de toutes les victimes"

Quelques heures avant le début de la cérémonie plusieurs centaines de manifestants s'étaient rassemblés non loin de la salle Pleyel pour dénoncer les nominations du film.

"On veut interpeller le milieu du cinéma qui peut soutenir Adèle Haenel, qui dénonce des faits d'agressions sexuelles et, dans le même temps, avec une hypocrisie incroyable, soutient Roman Polanski", avait expliqué Céline Piques, porte-parole de Osez le féminisme à l'AFP.

Adèle Haenel avait estimé lundi dans une interview au New York Times que "distinguer Polanski, c'est cracher au visage de toutes les victimes"

Magali Rangin avec AFP