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Cinéma

César: la ministre de la Culture refuse de critiquer le choix de Polanski

Audrey Azoulay, ministre de la Culture.

Audrey Azoulay, ministre de la Culture. - Patrick Kovarik - AFP

Audrey Azoulay a préféré s'abstenir de commenter la nomination de Roman Polanski, accusé d'un viol dans les années 70 aux Etats-Unis, à la présidence des César.

La ministre de la Culture Audrey Azoulay, contrairement à sa collègue Laurence Rossignol, s'est abstenue vendredi de critiquer le choix de Roman Polanski, accusé d'un viol dans les années 70 aux Etats-Unis, comme président de la cérémonie des César le 24 février.

"L'académie des César est parfaitement indépendante du ministère et son choix lui appartient. Les faits en cause sont particulièrement graves. Mais ils sont aussi très anciens", a déclaré la ministre de la Culture.

"La victime elle-même a demandé à ce que l'affaire ne soit plus l'objet de débat public et que la procédure, dont la justice avait été saisie, soit close. Cette affaire poursuivra Roman Polanski toute sa vie. Il demeure néanmoins un cinéaste de très grand talent qui a depuis été honoré de multiples César: c'est cela qui est en jeu dans le choix fait par l'académie", a-t-elle ajouté.

Polanski, toujours poursuivi par la justice américaine

A l'inverse la ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol, a jugé le choix "surprenant et choquant".
"C'est un choix qui témoigne, de la part de ceux qui ont décidé de le nommer président des César, d'une indifférence à l'égard des faits qui lui sont reprochés", a-t-elle estimé.

Le réalisateur de "Tess", du "Pianiste" ou de "Rosemary's Baby", qui a reçu de nombreux prix à travers le monde, est toujours poursuivi par la justice américaine pour le viol présumé d'une mineure en 1977.

La réaction de la ministre a suivi celle jeudi d'une association féministe, Osez le Féminisme, qui a exprimé sa "colère". L'association a appelé à un rassemblement de protestation le jour de la cérémonie devant la salle Pleyel à Paris, où seront remis les César. L'annonce, faite mercredi, a par ailleurs créé la polémique sur les réseaux sociaux

Romain Iriarte avec AFP