Camping 3: la comédie de l'été?
"Le pastis c'est comme les nichons, un c'est pas assez, trois c'est trop"... A l'image de cette blague très raffinée de Patrick Chirac (Franck Dubosc), ce troisième Camping est-il de trop? Ou au contraire le film de Fabien Onteniente sera-t-il la comédie familiale de l'été? Les spectateurs pourraient bien répondre une nouvelle fois à l'appel à l'apéritif lancé par Franck Dubosc, Antoine Duléry et Claude Brasseur. Pour mémoire, le premier volet avait réuni plus de 5,4 millions de spectateurs en salles en 2006, quand le deuxième avait frôlé les 4 millions en quatre ans plus tard.
> Nostalgie et fracture sociale
Tous les ingrédients sont en tout cas réunis, blagues, gimmicks, personnages attachants, effet nostalgie. L'aspect sociologique, et la "discrète réflexion sur le spleen du mâle occidental" qu'y voit Le Figaro pourraient séduire le public. Comme pour Retour chez ma mère, qui rencontre un vrai succès en salles avec son "scénario bien ancré dans la réalité sociale d'aujourd'hui", comme l'a souligné Josiane Balasko.
Les deux précédents volets de Camping jouaient sur la fracture sociale, immergeant dans les Flots bleus, des protagonistes issus d'un milieu aux antipodes de celui des campeurs (Gérard Lanvin dans le premier, Richard Anconina dans le deuxième). Ce troisième film révèle plutôt une fracture des générations. "On s'est dit qu'on allait mettre trois jeunes qui allaient arriver dans l'univers de Patrick Chirac et mettre en abîme son propre vieillissement", a ainsi raconté Fabien Onteniente, lors d'une avant-première du film jeudi à Paris. L'Express décèle "une tentative touchante de s'éloigner du potache gras pour croquer l'air du temps intergénérationnel".
> Un appel au public jeune
Camping 3 vise d'ailleurs clairement le jeune public, avec un petit rôle offert au youtubeur Mister V (Yvick Lexier) et du Maître Gims sur la bande originale, avec le titre Ma beauté.
> Blagues grasses et gimmick
Les critiques s'accordent pourtant à trouver les blagues assez grasses et poussives, même si l'effet Visiteurs 3 a été évité. Fabien Ontoniente revendique en tout cas de s'être "autorisé des choses", n'hésitant pas à rire de tous les sujets, du handicap à l'homosexualité en passant par les origines de ses personnages. "Ras le bol du politiquement correct: Camping n'a pas vocation à l'être et c'était l'une de nos ambitions en écrivant le film...", explique-t-il dans le dossier de presse.
Ainsi pour Le Monde, Camping 3 n'est autre qu'un "ragoût rance", aux "gags éculés", à l'"humour crasse", avec des "personnages confits dans leur médiocrité qu’un doigt de tendresse fait semblant de rattraper, in extremis, par le slip".