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Burn Out: qui est François Civil, le nouveau visage du cinéma français?

François Civil dans Burn Out

François Civil dans Burn Out - Gaumont Distribution

Le comédien est à l’affiche du thriller Burn Out, qui sort ce mercredi 3 janvier. Il raconte à BFMTV.com sa transformation physique pour le film, sa carrière et son désir de jouer... le fils de Chewbacca dans Star Wars.

C’est le comédien qui monte, qui monte! Après la fratrie de Ce qui nous lie de Cédric Klapisch, la cellule djihadiste de Made in France et la bande de potes de Pierre Niney dans Five, François Civil occupe enfin seul l’affiche de Burn Out, thriller nerveux de Yann Gozlan (Un homme idéal) sur le go-fast, les convois de la drogue.

Sur l’affiche, il en impose: tout de cuir vêtu, il pose devant une moto rouge. Il est loin le jeune homme fluet de Ce qui nous lie. On se croirait dans une adaptation du manga culte Akira ou dans un polar américain. François Civil, conscient de la force de l'affiche, reste toutefois prudent: "Ça me fout plus la pression qu’autre chose de voir cela. Cela me fait me dire que cette histoire repose sur mon personnage, donc sur ce que j’en fais, donc sur moi".

Acteur passe-partout, à l'aise autant dans les drames que dans les comédies, François Civil a été le premier choix de Yann Gozlan pour jouer Tony, un pilote de circuit contraint de devenir go-faster pour régler la dette de la mère de son fils. "J’étais hyper flatté que Yann pense à moi pour un film de genre et pour un rôle très différent de ce que j’avais eu à jouer jusqu’à ici", explique-t-il. Très impressionnant dans le rôle, le comédien incarne un croisement francophone entre Jon Bernthal, le Punisher de Netflix, et le Ryan Gosling de Drive et d'Only God Forgives.

Affiche Burn Out
Affiche Burn Out © Gaumont distribution

Un tournage très intense

Pour camper ce personnage "très loin de [lui] physiquement", François Civil a passé plusieurs mois "à soulever de la fonte". Il s’est aussi rendu au circuit Carole, situé en Seine-Saint-Denis, pour rencontrer des "mecs qui font du superbike":

"J’ai pu, en voyant quelques profils, créer l’image que je voulais. La prise de muscle était nécessaire pour être raccord avec l’aspect sec, nerveux, âpre du film. C’est un personnage tellement taiseux, taciturne, que l’on avait besoin aussi de sentir dans son corps sa fatigue. C'est l'histoire d'un mec ultra en forme qui se plie petit à petit sous l’effort".

Le tournage a été très intense pour le comédien. Il lui a fallu conserver cet état d’esprit tout au long des prises. "Comme le personnage est assez loin de moi, il a fallu faire attention chaque jour pour ne pas lâcher le personnage et pour être bien concentré", confie-t-il. Bien qu’il ait passé le permis de moto, c’est le cascadeur Serge Nuques qui a réalisé les scènes de poursuites. Pour les besoins d’une scène où il est coincé dans le coffre d’une voiture criblée de balles, François Civil s’est tout de même plié au jeu et il s’est retrouvé en studio dans un cylindre tournant où a été reproduit ledit coffre de voiture.

Découvert dans son collège

Pour incarner son personnage, François Civil a dû apprendre à canaliser son énergie. C’est d'ailleurs pour cette raison qu’il a commencé à jouer, dans les années 2000, au collège Charles Baudelaire, dans le 12ème arrondissement de Paris. "J’étais très mauvais élève", raconte-t-il. "Très dissipé. J’avais du mal à rester assis plus de deux heures pour écouter quelqu’un parler. J’avais beaucoup trop d’énergie et il a fallu la canaliser. Le jeu était pas mal pour cela. Je me trouvais très bien sur scène. Je prenais énormément de plaisir sans jamais imaginer que j’en ferai carrière”.

Le soir d'une représentation, il a la chance de sa vie. Dans la salle est présente une directrice de casting, Frédérique Moidon. Grâce à elle, il passe un essai et décroche un rôle dans Le Cactus de Gérard Bitton et Michel Munz, les scénaristes de La Vérité si je mens. "C’était un tout petit rôle, mais j’ai halluciné", se souvient-il. On l’aperçoit ensuite dans Molière de Laurent Tirard puis dans Soit je meurs, soit je vais mieux de Laurence Ferreira Barbosa, qui lui permet en 2009 d’être pré-sélectionné au César du meilleur espoir masculin. Il le sera une seconde fois en 2012 pour Nos résistances.

Après le succès de Five (2016), François Civil a reçu beaucoup de propositions de comédies. Il les a toutes refusées. "J’étais tellement content de ce que l’on avait fait avec Five que j’avais envie de passer à autre chose. Ça m’excite davantage de ne pas enchaîner les mêmes types de rôles et de films". C'est ainsi qu'il a rejoint Burn Out.

Carla Azar, François Civil, Domhnall Gleeson, Scoot McNairy et Maggie Gyllenhaal dans Frank (2015.
Carla Azar, François Civil, Domhnall Gleeson, Scoot McNairy et Maggie Gyllenhaal dans Frank (2015. © KMBO

Dans un sous-marin nucléaire avec Omar Sy

Les prochains mois seront très chargés pour François Civil. Il commence début janvier le tournage de Mon inconnue, comédie romantique réalisée par Hugo Gélin (Demain tout commence). On le retrouvera ensuite dans Chant du loup d’Anthony Baudry, premier film du scénariste de la BD Quai d’Orsay. Il jouera aux côtés d’Omar Sy, de Reda Kateb, de Paula Beer et de Mathieu Kassovitz dans cette histoire située dans un sous-marin nucléaire. Il sera aussi prochainement à l'affiche de Celle que vous croyez, le prochain film de Safy Nebbou avec Juliette Binoche et Nicole Garcia.

François Civil, qui a un agent américain depuis son rôle dans Frank avec Michael Fassbender, ne recherche pas à tout prix des rôles dans des productions anglo-saxonnes. Il se laisse guider à l’envie, tout en conservant des relations, bien que lointaines, avec sa co-star de Frank Domhnall Gleeson, alias le général Hux dans la nouvelle trilogie Star Wars. On lui demande alors s’il pourrait obtenir par son entremise un rôle dans l’épisode IX de la saga intergalactique de Disney. Il répond en riant: "J’adorerais jouer le fils de Chewbacca!" J.J. Abrams, si tu nous entends. 

Jérôme Lachasse