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Cinéma

Box-office: pourquoi une star comme Tom Cruise ne suffit plus au succès d'un film

Tom Cruise dans <i>Barry Seal</i>

Tom Cruise dans <i>Barry Seal</i> - Copyright Universal Pictures

INFOGRAPHIE – Tom Cruise est de nouveau à l’affiche cette semaine avec Barry Seal. A l’international, l’acteur figure parmi les plus lucratifs de l’histoire d’Hollywood. Quelles sont les vedettes du grand écran qui rapportent gros en France et ailleurs?

Le nouveau Tom Cruise est sorti cette semaine au cinéma. Cette fois-ci, l’acteur hollywoodien incarne un trafiquant de drogue dans Barry Seal. La star américaine est particulièrement prolifique: les titres où Tom Cruise tient le premier rôle ont cumulé 9,4 milliards de dollars de recettes dans le monde, selon les chiffres de JP’s Box-Office. En moyenne, chacun de ses films rapporte 246 millions de dollars au box-office international.

Cependant, le public français s’est montré moins passionné par ses dernières prestations, comme La Momie, qui a atteint un petit million d’entrées cet été. Les stars américaines font-elle encore vendre?

Des stars US très lucratives à l’international

Les héros hollywoodiens s’exportent très bien. Outre Tom Cruise, Bruce Willis cumule les films à succès, avec 6,3 milliards de recettes mondiales pour ses principaux rôles. Les acteurs de séries à succès, comme Harry Potter, font également partie des stars de Hollywood qui rapportent le plus. Grâce à ses huit films de magie et sa prestation dans La Belle et la Bête, la filmographie d’Emma Watson affiche au total 9,1 milliards de dollars de gains.

Les tête d’affiches ne font plus recette en France

Les Français semblent cependant attacher moins d’importance aux acteurs en tête d’affiche. Jusque dans les années 70, les noms de certains comiques suffisaient à attirer les foules dans les salles de cinéma. La carrière de Fernandel représente plus de 198 millions d’entrées en France, Louis de Funès 168 millions, Bourvil 157 millions. Les deux acteurs américains les plus populaires outre-Atlantique appartiennent également à cette génération: respectivement John Wayne (79,3 millions d’entrées au total) et Charlton Heston (73,7 millions).

Depuis, les Français ont changé leur mode de consommation du cinéma. Les décennies suivantes, peu d’interprètes tirent leur épingle du jeu, à l’exception de Gérard Depardieu, qui agrège les entrées des adaptations de la BD Astérix et Obélix.

"Les succès sont de plus en plus inattendus et les films qui étaient supposés avoir le meilleur potentiel de réussite sont le plus souvent décevants, en termes d’entrées comme de rentabilité. Les films les plus rentables sont ceux que l’on n’attendait pas", analyse l’essayiste Laurent Creton dans L’acteur de cinéma: approches plurielles.

Qu'elles soient américaines ou françaises, les stars de cinéma ne garantissent plus le succès commercial. L'échec du duo Marion Cotillard et Brad Pitt, dans Alliés (moins d'1 million d'entrées), témoigne cette modification des usages. "L'assurance de retrouver un acteur dans un film ne constitue plus une motivation suffisante pour le public", ajoute Laurent Creton.

Emeline Gaube