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Cinéma

Bordeaux: un Drive-In Festival pour regoûter aux joies du cinéma

L'affiche du Drive-In Festival de Bordeaux

L'affiche du Drive-In Festival de Bordeaux - Capture d'écran

Ce festival itinérant, qui devrait ensuite passer par Marseille et dans les Hauts-de-France, va proposer 10 films "issus d’une programmation exigeante et cinéphile".

"Après ce long confinement, les gens ont envie de se faire une toile". Les salles obscures étant fermées pour cause de Covid-19, l'immense place des Quinconces, à Bordeaux, va se transformer samedi en un cinéma à ciel ouvert, pour la première étape en France du Drive-In Festival.

Ce festival itinérant, qui devrait se poser ensuite à Marseille et dans les Hauts-de-France, va présenter pendant dix jours dans la capitale girondine, 10 films "issus d’une programmation exigeante et cinéphile", a affirmé Mathieu Robinet. 

Cet ancien directeur général de Bacs films, l’un des studios indépendants majeurs en Europe, préside l'association Drive-in festival dont le concept a germé "il y a moins de deux semaines" et qui se veut "éphémère". Le festival s’arrêtera dès la réouverture des salles obscures.

"On veut simplement proposer une offre culturelle pendant le déconfinement, pas créer une offre commerciale", dit-il. De toute façon, "le Drive-In Festival n’a pas de potentiel commercial" car il n'est possible que grâce aux 35 bénévoles de l’association, détaille-t-il.

Un programme varié

Les bénéfices éventuels seront remis aux "exploitants en péril", car ce festival vise aussi à "préparer la réouverture des cinémas" avec la projection de bandes-annonce, ajoute-t-il.

Sur la place, parmi les plus grandes d'Europe avec ses 12 hectares, 200 voitures distantes d'un mètre et demi pourront se garer face à un écran géant de 190m2. La sonorisation se fera via la bande FM de l’autoradio.

Le programme est varié: l'oscarisé Parasite, la comédie Le Grand Bain, Les invisibles... 

Marquages au sol, scan des billets préalablement achetés en ligne derrière la vitre du véhicule, port du masque obligatoire en cas de sortie de la voiture, un "strict cahier des charges sans contact physique" a été établi, précise Fabien Robert, l’adjoint à la culture de la Ville qui a gracieusement mis l'espace à la disposition.

"Nous voulons permettre la continuité de l’accès à l’art durant la période de déconfinement" alors que "les salles de spectacle et de cinéma sont fermées", mais il n’y a "pas d’intention d’installer ce festival", dit-il.

Ce n'est pas "une apologie de la voiture", affirme Mathieu Robinet. "Les moteurs seront coupés pendant le film" et le coût de l'empreinte carbone du festival reversé à une association de protection de l’environnement.

Le drive-in gagne du terrain partout en France

L'idée du drive-in gagne du terrain partout en France. A Caen, le cinéma LUX travaille sur un drive-in sur le parking du Parc Expo, a priori à partir du 26 mai, à raison de 4 ou 5 fois par semaine. 

En Vendée, du 21 au 24 mai, aura lieu le DéconCiné au Centre Équestre des Herbiers: 100 à 150 voitures par séance avec une programmation du film familial à celui d’action. Dans chaque véhicule, cinq personnes s'il s'agit d'un même cercle familial ou deux si ce sont des amis.

A Crest, dans la Drôme, la mairie LR et le cinéma d'art et d'essai L'Eden ont organisé une première séance mardi, sur un parking en centre-ville. La bonne épouse, avec Juliette Binoche, a été projeté sur un écran gonflable de 15 mètres carrés, devant 120 véhicules.

Les spectateurs ont été "disciplinés (...) personne n'est sorti de sa voiture ou n'est reparti avant la fin", a souligné Eric Aubert, directeur de la culture à la ville. D'autres séances sont prévues, gratuites et réservées en priorité aux Crestois.

N.B. avec AFP