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Cinéma

BAFTA: Joaquin Phoenix a "honte" du manque de diversité

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Lors de son discours, le lauréat a rappelé son statut de "privilégié" par rapport à ses collègues noirs.

A une semaine des Oscars, Joaquin Phoenix a triomphé dimanche soir à Londres au cours de la cérémonie des BAFTA. Le comédien américain a une nouvelle fois été récompensé pour son interprétation enfiévrée dans Joker de Todd Philips. L'acteur a profité de sa tribune pour dénoncer le manque de diversité des nominations. 

Lors de son discours, le lauréat a rappelé son statut de "privilégié" par rapport à ses collègues noirs: "Nous envoyons un message très clair aux personnes de couleur, à savoir que vous n'êtes pas les bienvenus ici", a-t-il dénoncé, appelant à "faire le travail difficile pour vraiment comprendre le racisme systémique".

"Personne ne veut de traitement de faveur. Tout le monde veut être apprécié et respecté pour son travail", a-t-il déclaré. "J’ai honte de dire que je fais partie du problème. Je n’ai pas tout fait pour que les tournages sur lesquels j’ai travaillé soient aussi diversifiés que possible." 

"BAFTA tellement blancs"

Les critiques avaient commencé à fleurir début janvier sur les réseaux sociaux, en partie sous le hashtag #BAFTASoWhite ("BAFTA tellement blancs"). Elles ont ensuite trouvé un porte-parole d'importance en la personne du réalisateur oscarisé Steve McQueen, dénonçant des "talents noirs beaucoup trop négligés" dans le journal The Guardian.

Avant la cérémonie, la présidente des BAFTA, Pippa Harris, a elle-même déploré l'absence de nominations de femmes dans la catégorie meilleur réalisateur, alors qu'elles "représentent l'avenir de l'industrie", jugeant par ailleurs "exaspérant" et "décevant" qu'aucun acteur noir n'ait été nommé au sein des principales catégories. 

Elle a promis un "examen de grande envergure", qui se "penchera sur tout ce qui concerne le processus d'attribution des prix", jugeant toutefois qu'il s'agissait d'un "problème à l'échelle de toute l'industrie" du cinéma, dont les récompenses ne sont que le dernier échelon.

Jérôme Lachasse avec AFP