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Cinéma

Avant The Revenant, ces films au tournage cataclysmique

Leonardo DiCaprio dans "The Revenant".

Leonardo DiCaprio dans "The Revenant". - New Regency Pictures

Températures, catastrophes naturelles, accidents... Bien avant The Revenant avec Leonardo DiCaprio, d'autres films ont connu des tournages dantesques.

Entre froid polaire et logistique dantesque, The Revenant, l'un des favoris aux Oscars, appartient à la longue histoire des tournages homériques d'Hollywood, à l'instar des Dents de la mer ou Apocalypse now.

Pour incarner un trappeur du XIXe siècle dans cette épopée de survie et de vengeance, Leonardo DiCaprio a mangé un foie de bison cru, s'est baigné dans des rivières glacées et a escaladé des montagnes en portant de très lourdes fourrures. A l'encontre de la tendance au tout imagerie numérique, ce tournage à la dure s'est soldé par de nombreuses démissions dans l'équipe, des mois de retard et une envolée du budget. The Revenant est finalement un succès commercial et critique avec 12 nominations aux Oscars.

A l'instar de The Revenant, d'autres productions hollywoodiennes ont eu un tournage cauchemardesque.

> Apocalypse Now: typhon et impro

Le réalisateur d'Apocalypse now (1979), Francis Ford Coppola, a lui aussi sublimé un enfer pour créer son chef d'oeuvre sur la guerre du Vietnam. Sur le plateau aux Philippines, un typhon a détruit les décors, Martin Sheen a fait une crise cardiaque et des pannes d'inspiration de Coppola ont forcé Marlon Brando à improviser jusqu'à l'absurde les monologues du Colonel Kurtz.

Les dents de la mer: fracture et mutinerie

Les dents de la mer (1975), qui a inauguré l'ère des blockbusters estivaux et propulsé la carrière de Steven Spielberg, fait aussi partie des tournages cauchemardesques de légende. "Le requin mécanique, surnommé Bruce, ne fonctionnait pas et ne faisait pas vraiment peur", raconte Jonathan Kuntz, professeur à UCLA School of Theatre, Film and Television.

La coque du bateau transportant tout l'équipage s'est fracturée en pleine mer, engendrant une mini-mutinerie. Au final, les problèmes de Bruce ont forcé Spielberg à suggérer plus qu'à montrer... Ce qui s'est révélé bien plus terrifiant.

> Waterworld: noyade, décompression, typhon 

Autre tournage aquatique désastreux, Waterworld (1995), avec un budget astronomique de 175 millions de dollars, a fait vaciller le studio Universal et la carrière de Kevin Costner.

Les actrices Jeanne Tripplehorn et Tina Majorino ont failli se noyer en tombant en pleine mer, l'un des plongeurs a eu un accident de décompression et un typhon a là encore balayé les décors.

> Titanic: rhumes, infections, soupe hallucinogène

Le tournage de Titanic (1997), l'un des deux films aux plus grosses recettes de l'histoire avec Avatar, tous deux de James Cameron, fut lui-même titanesque.

Des heures de tournage dans une immense citerne ont occasionné rhumes, infections et retards. La rumeur dit qu'un membre de l'équipe, furieux contre le despotisme de Cameron, a ajouté un hallucinogène dans une soupe à la cantine.

> Les portes du paradis: studio en faillite

La mégalomanie de Michael Cimino sur le tournage des Portes du paradis, avec Christopher Walken et Isabelle Huppert, a quant à elle eu la peau du studio United Artists. Cimino envoyait à la casse décor après décor et attendait que le bon nuage passe avant de lancer la caméra. Cimino a fourni un montage de cinq heures et demi, qu'United Artist a fait réduire à trois heures trente... Pour au final un flop.

> Cléôpatre: démission, psychodrame et pneumonie

Joseph Mankiewicz aurait lui refusé jusqu'à la fin de ses jours de prononcer le nom de Cléopâtre (1963). Son film culte sur la reine égyptienne avec Richard Burton et Elisabeth Taylor a englouti 44 millions de dollars (l'équivalent de 270 millions d'aujourd'hui).

La démission d'un premier réalisateur a entraîné d'innombrables retards, de même que les caprices des stars, problèmes de santé de Liz Taylor (pneumonie, méningite...), le psychodrame de sa liaison avec Burton ou encore le brouillard persistant sur le plateau en Angleterre, pâle imitation de l'Egypte.

> Don Quichotte: deux décennies de malédiction

Mais le cas d'école du tournage épouvantable reste sans doute Don Quichotte de Terry Gilliam, qui accumule deux décennies de coups du sort. Tout a commencé sur le plateau en Espagne en 1998 quand Jean Rochefort dans le rôle-titre est tombé malade, le plateau fut inondé, les assurances annulées, entre autres calamités.

Après beaucoup de tentatives avortées, les caméras devaient retourner cette année avec cette fois John Hurt dans le rôle de Quichotte... Jusqu'à ce qu'atteint d'un cancer, il fasse défection.

la rédaction avec AFP