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Après Jusqu’à la garde et son César, Léa Drucker renoue avec la comédie

Léa Drucker

Léa Drucker - Charly Triballeau- AFP

Césarisée pour Jusqu’à la garde, Léa Drucker excelle dans tous les genres. À l’affiche de la comédie Je promets d’être sage, l’actrice se souvient de ses rôles comiques avec Fabien Onteniente, Elie Semoun ou Édouard Baer.

Césarisée en mars dernier pour son rôle de victime de violences conjugales dans Jusqu’à la garde, Léa Drucker excelle avec la même aisance dans les comédies. Après Roxane en juin, la comédienne revient ce 14 août avec Je promets d’être sage, une comédie qui commence comme dans un psychodrame avant de devenir un film d’aventures. 

Un mélange des genres à l’image du personnage incarné par l’actrice. D’abord menaçant, celui-ci devient au fur et à mesure du film plus burlesque: "Au début, on ne la perçoit pas forcément comme un personnage de comédie. Comme je ne le joue pas ainsi, on se dit qu’elle est un peu toxique. Mon petit défi personnel était de jouer un personnage qu’on adore détester. Puis, comme je change ma manière de jouer, ça la transforme physiquement."

A l’occasion de la sortie de cette comédie portée également par Pio Marmaï, l’actrice revient pour BFMTV sur ses rôles dans des œuvres comiques comme La Vérité si je mens 3, 3 zéros ou encore Cyprien et Akoibon d’Édouard Baer.

La Vérité si je mens 3 de Thomas Gilou (2012)

"J’étais très contente de faire La Vérité si je mens 3. J’avais adoré les deux premiers films et ce qu’y faisaient les acteurs: José Garcia, Gilbert Melki, Bruno Solo, Vincent Elbaz... Les comédies reposent beaucoup sur les comédiens et il y a là une alchimie qui fonctionne très bien. [Pendant le tournage], j’étais avant tout spectatrice. J’ai adoré mon personnage: être dans un film où on dit ‘Salomon vous êtes juif’, c’est un rêve de gosse. [Léa Drucker fait référence à une scène où Gilbert Tomasini (Scali Delpeyrat) lance à son personnage, Muriel Salomon: ‘Salomon, vous n'êtes pas juive?’ Cette phrase est un clin d'œil à la réplique culte des Aventures de Rabbi Jacob, NDLR]."

Cyprien avec Eli Semoun (2009)

"J’ai bien aimé le fait de tenter un remake de Docteur Jerry et Mister Love [de Jerry Lewis] et de rencontrer David Charon [le réalisateur] qui voulait faire quelque chose d’assez beau. On parlait tout le temps de cinéma. Il avait de l’ambition. On avait des références communes. Je me souviens de conversations sur ce qui nous faisait rire, comme les comédies de Judd Apatow ou de Will Ferrell… Les Rois du Patin, c’est un des films qui me fait le plus rigoler: l’intensité de jeu de Will Ferrell est incroyable. Voilà un acteur de comédie dément: il joue comme s’il était dans Apocalypse Now! Le monologue sur la broche à cheveux, c’est formidable: il ne plaisante pas avec ça! J’adore cet engagement dans la comédie. En France, ils sont une poignée à l’avoir: Jean-Pierre Bacri, Gilbert Mekli, José Garcia, Karin Viard, Marina Foïs... Ils rigolent et en même temps ils racontent quelque chose d’important sur la société."

Akoibon d'Édouard Baer (2005)

"[Avant de tourner dans Akoibon], j’avais déjà un peu voyagé dans l’univers très bizarre d’Édouard. Je jouais au théâtre de l’Atelier et le film se tournait dans une maison dans les calanques. Ma représentation se terminait et il fallait que je sois prête à tourner de nuit près de Marseille. Une moto est venue me chercher et m’a accompagnée jusqu’à l’aéroport. En arrivant à Marseille, on m’a mis une robe sur la tête, puis Édouard m’a assise près d’une piscine à côté d’une table où il y avait Roland Menou déguisé en poulpe. J’ai vu à ce moment devant moi, autour de la piscine, Benoît Poelvoorde poursuivre Jean Rochefort en haut de forme, veste queue de pie et caleçon. Je ne savais pas où je venais d’arriver, mais je me souviens de m’être dit que je faisais un chouette métier. Ce jour est un de mes meilleurs moments dans ce métier. On entre dans l’univers d’Édouard sans se poser de questions. Il faut tout accepter, répondre à la demande. Je me souviens d’Édouard sur le plateau qui s’énerve contre Roland déguisé en poulpe qui devait sortir d’un buisson: ‘Roland regarde-moi avec tes yeux de poulpe, pas d’humain!’ Ça raconte bien ce métier je trouve."

3 zéros de Fabien Onteniente (2002) 

"J’étais très jeune. C’était un petit rôle. Je me suis beaucoup amusée à faire ça. C’était un univers très masculin, mais c’était une expérience. Je ne peux pas dire que je suis allée sur 3 zéros parce que je suis une dingue de foot. J’y suis allée parce que j’ai passé un casting et qu’on m’a prise. Le tournage était particulier. On était tout le temps plongé dans un univers de foot auquel je ne connais rien. Si j’adhère à l’univers, si j’ai envie d’y aller, c’est un moteur. Je n’ai jamais eu de limites. Je n’ai jamais eu peur du ridicule."

Mes Amis de Michel Hazanavicius (1999)

"C’est le premier film de Michel Hazanavicius, qui avait été très audacieux car il voulait raconter les dessous des tournages des sitcoms type AB Productions. Avec Karin Viard, on joue des actrices de sitcoms. Il fallait les incarner sans faire de la parodie. C’était très difficile. Ce n’était pas juste faire les malignes dans un décor de sitcom. Il fallait aussi être sincères. On s’est beaucoup amusé avec Karin Viard. Je mets la même intensité sur une comédie que sur un drame comme Juste qu’à la garde. Hazanavicius était très précis sur le tournage, très drôle et très inventif. Le film est un mélange de genres. C’était de la comédie noire, très noire.”

Bouge de Jérôme Cornuau (1997)

"Des copains m’ont dit que ce film était culte. On a chanté et dansé à Bercy dans les soirées Dance Machine devant 12.000 personnes! Je n’ai pas fait ça tous les jours! Là aussi, j’étais une gamine. J’avais réussi un casting et j’ai été engagée par Jérôme Cornuau, qui était adorable. Ça a été un super tournage. J’étais contente parce que j’avais un bon rôle. J’avais été très rigoureuse. Je m’étais entraînée à danser. C’était un film de commande, un film commercial, mais je ne cracherais pas dessus. Il ne faut pas se détourner des choses que l’on a faites. Je ne l’ai pas revu depuis. Ça m’amuserait de le revoir. Dans ce film, il y avait une sacrée équipe d’acteurs: Ophélie Winter, Sami Naceri, Édouard Montoute et Tara Römer, un jeune acteur magnifique qui est mort très jeune. Je suis très attachée à ce film."

Jérôme Lachasse