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Violences policières: Omar Sy espère un "#MeToo des keufs"

Omar Sy en 2020

Omar Sy en 2020 - Frederic J. Brown - AFP

L'acteur, engagé contre les violences policières, revient sur la pétition qu'il a publiée et déplore que "rien n'ait changé" depuis son enfance à Trappes.

Alors que le débat se poursuit autour des violences policières, aux États-Unis comme en France, Omar Sy prend à nouveau la parole. Une semaine après avoir lancé une pétition sur le sujet, qui a recueilli près de 175.000 signatures, l'acteur d'Intouchables revient pour L'Obs sur son engagement et les réactions qu'il a suscitées:

"Je reçois beaucoup de messages de tous horizons, y compris venant de policiers, qui font dignement leur travail et se sentent salis par les violences commises par certains de leurs collègues. Ces gens se sont tus trop longtemps parce que la pression est trop forte. Que la parole se libère enfin, avec peut-être une espèce de '#Metoo des keufs', tant mieux…"

"Je suis libre de dire que rien n'a changé"

Le débat des violences policières a été relancé fin mai aux États-Unis avec la mort de George Floyd, un Afro-américain de 46 ans, aux mains de la police. Depuis, Omar Sy a pris part aux manifestations du mouvement Black Lives Matter en Californie, où il réside. Il a également adressé son soutien à Assa Traoré, qui demande justice pour son frère Adama depuis la mort de ce dernier en 2016 dans le Val-d'Oise à l'issue de son interpellation. 

"J’ai grandi dans la banlieue parisienne, à Trappes", explique-t-il. "J’ai vécu certaines choses que je n’oublierai pas. Que des enfants continuent dans les quartiers populaires de vivre aujourd'hui la peur que j’ai connue hier me dérange, oui. Rien n'a changé. Je suis libre de le dire, et de m’en indigner."

Enfin, il espère des "actes forts" de la part du gouvernement, et répond à ses détracteurs, qui rappellent qu'il a quitté la France: "J’invite ces personnes à se renseigner sur la fiscalité californienne, qui n’a rien à voir avec celle des Bahamas. Je paie des impôts en France, je rappelle que je suis citoyen français, et à ce titre il me semble que j’ai le droit d’appeler à la justice."

Benjamin Pierret