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Titeuf transformé en petit réfugié: Zep a terminé cette page "la boule au ventre"

Philippe Chappuis, alias Zep, dessinateur de Titeuf.

Philippe Chappuis, alias Zep, dessinateur de Titeuf. - Thomas Samson - AFP

Sa planche, publiée dans Le Monde, mettant en scène Titeuf en pleine guerre a marqué les esprits. Le dessinateur suisse Zep est revenu sur le sujet vendredi matin pour Europe 1.

"J'ai terminé cette page la boule au ventre, pour moi elle portait quelque chose d'émotionnellement fort". D'habitude, Zep fait rire avec son petit personnage, né sous son crayon en 1992. Mais ce jour-là, la planche, intitulée "Mi petit, mi grand", publiée dans Le Monde a ému le public. "J'ai vu que cette page avait été partagée des centaines de milliers de fois et qu'il y avait énormément de témoignages de gens qui l'avaient lue, et qui avaient été touchés", a-t-il confié vendredi matin sur Europe 1.

Ravi que son dessin puisse servir dans les écoles pour expliquer la situation aux enfants, Zep souligne: "Quand la bande dessinée peut être médiateur pour des sujets importants, des sujets familiaux, des sujets de société, je trouve que c'est très bien".

"C'est l'horreur banale"

Revenant sur le rôle du dessinateur et ce qu'il a souhaité exprimer, le dessinateur suisse explique: "On n'arrête pas de les voir à la télévision, on n'arrête pas de les voir aux infos, on nous dit 'voilà, il y a des gens qui fuient', ça devient des chiffres en fait. Puis, pour finir, on s'en fout un peu. On voit ces images, c'est l'horreur, mais c'est l"horreur banale et on n'arrive pas à se mettre dans leur peau".

La planche composée de 42 vignettes, publiée mardi soir sur le blog de Zep, hébergé par Le Monde, montre le petit héros à la mèche, sous les bombes. Il perd d'abord ses parents dans le bombardement de son immeuble, puis voit mourir sous ses yeux son copain Manu, sa maîtresse. "Au secours!", crie-t-il, coincé dans des barbelés, sur les dernières cases. La dernière est noire. "Si personne ne vient vous secourir et que vous êtes pris dans des barbelés, l'issue est rarement heureuse", conclut Zep.

M. R.