Thierry Samitier visé par de nouvelles accusations de comportements inappropriés

Mediapart recueille de nouveaux témoignages contre l'acteur, déjà visé par des accusations d'anciennes collègues.

Les témoignages s'accumulent contre Thierry Samitier. Après deux actrices de la pièce de théâtre Boeing Boeing, Mediapart recueille les propos d'une habilleuse de Nos chers voisins, dont l'acteur est l'une des stars, et d'une technicienne d'une pièce de théâtre; toutes les deux l'accusent de comportements déplacés.

La première, rebaptisée Nathalie par le site d'investigations, raconte son expérience sur le tournage de la série de TF1, de 2012 à 2016: "Il m’attrapait les mains, les épaules, respirait dans mon cou, je le repoussais. Je lui disais 'Arrête Thierry' ou 'C'est pas drôle'. Ça n’a l’air de rien mais au quotidien, c’est insupportable quand ça ne s’arrête jamais alors que l’on dit stop."

"Tu me lâches, ça ne me fait pas marrer"

Elle raconte également qu'en février 2014, l'acteur de 55 ans l'aurait plaquée contre un mur: "Je lui ai dit: 'Tu me lâches, ça ne me fait pas marrer.' Il ne me lâchait pas. Ça m’a paru une éternité." Des propos confirmés par une autre membre de l'équipe, qui assure être intervenue "verbalement" pour qu'il relâche son étreinte sur Nathalie. Cette dernière explique avoir fait l'objet de remarques graveleuses à plusieurs reprises et avoir clairement affiché son mécontentement: "Plus on lui gueulait dessus, plus il revenait."

Le producteur de la série reconnaît que l'acteur a fait l'objet d'une convocation: "Mon équipe m’a appelé pour me signaler des blagues graveleuses à connotation sexuelle faites par Thierry Samitier. Nous l’avons vu. Lui nous a assuré que c’était une blague, sans volonté d’être blessant. La réponse de la production a été claire: peu importe, plus jamais. Nous avons été vigilants pour que cela ne se reproduise plus."

Le second témoignage est celui de Géraldine (un prénom également modifié), technicienne sur une pièce de théâtre en 2015. Elle rapporte qu'il aurait essayé de l'embrasser contre son gré et profité d'un exercice scénique pour lui toucher les seins, le tout à plusieurs reprises. Elle raconte également qu'il se serait approché d'elle alors qu'elle nettoyait du matériel dans son lavabo et qu'il se serait "frotté" contre ses fesses:

"Je me suis retrouvée coincée devant le lavabo, sentant son corps contre le mien, ça a été un calvaire. Je lui ai dit: 'Mais dégage!'".

"Mais t’es un grand malade toi, va falloir que t’arrêtes"

Les premières accusations à l'encontre de Thierry Samitier, qu'il a toutes niées, ont été publiées par Mediapart début octobre: deux actrices de la pièce de théâtre Boeing Boeing, dans laquelle jouait l'acteur, rapportaient des faits similaires. Des abus dont l'ancien champion du monde Frank Leboeuf, également acteur dans le même spectacle, aurait été témoin: "J’ai dit à Thierry: 'Mais t'es un grand malade toi, va falloir que t’arrêtes, tu sais que je défends une association qui lutte contre les violences faites aux femmes'", a-t-il confié au média. La pièce a été arrêtée début 2019 après les accusations des deux actrices. 

En se défendant sur le plateau de Touche pas à mon poste, avant la parution des derniers témoignages, Thierry Samitier a laissé entendre qu'un complot était peut-être à l'oeuvre et a comparé Frank Leboeuf à Hitler. L'ancien joueur de foot a annoncé qu'il allait porter plainte.

Quelques jours plus tard, Cyril Hanouna a diffusé un témoignage anonyme d'une femme accusant Thierry Samitier d'agression sexuelle. L'avocate de l'acteur entend porter plainte pour diffamation. Pour l'instant, deux mains courantes ont été déposées par les actrices mais Thierry Samitier ne fait l'objet d'aucune poursuite.

Benjamin Pierret