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Thaïlande: la baie rendue célèbre par le film La Plage reste fermée jusqu'en 2021

La star Leonardo DiCaprio sur le tournage du film "La Plage", en 1999, en Thaïlande

La star Leonardo DiCaprio sur le tournage du film "La Plage", en 1999, en Thaïlande - Emmanuel Dunand - AFP

Ravagée par le tourisme de masse, la baie de l'île de Koh Phi Phi Ley restera fermée encore deux ans.

La baie thaïlandaise rendue célèbre par le film La Plage avec Leonardo DiCaprio restera fermée jusqu'en 2021 afin d'obtenir une restauration complète des récifs coraliens détruits par le tourisme de masse, a appris jeudi l'AFP auprès des autorités.

Le département des parcs nationaux "a décidé de prolonger de deux ans la fermeture de Maya Bay afin de permettre à son écologie de se rétablir complètement", a déclaré à l'AFP l'un de ses membres, Thon Thamrongnawasawat.

Les autorités avaient décidé une première interdiction d'accès en juin 2018 qui ne devait être que temporaire. Quatre mois plus tard, elles avaient prolongé la fermeture pour une durée indéterminée.

Une catastrophe écologique

Située sur l'île de Koh Phi Phi Ley près de Phuket, Maya Bay, plage paradisiaque aux eaux jadis cristallines, accueillait quelque 5.000 visiteurs par jour, parmi lesquels un nombre croissant de Chinois. La plupart ne restaient que quelques dizaines de minutes, avant de rembarquer sur des hors-bords affrétés par les multiples tour-opérateurs de la région.

Cette notoriété a conduit à une catastrophe écologique. La plage a subi une érosion sévère et une grande partie des coraux ont été endommagés en raison de la pollution des moteurs. Après la réouverture de la baie, le nombre de visiteurs sera limité et les bateaux auront interdiction d'y stationner, a assuré Thon Thamrongnawasawat.

Un tourisme excessif

La fermeture de la baie jusqu'en 2021 est une mauvaise nouvelle pour le tourisme local, a dénoncé Wattana Rerngsamut, président d'une association qui représente quelque 200 exploitants d'entreprises touristiques et hôtelières de la région. La Thaïlande, qui accueille chaque année plus de 35 millions de vacanciers, est confrontée à une dégradation avancée de ses fonds marins.

Outre le réchauffement climatique, est pointé du doigt le comportement des touristes, qui n'hésitent pas à marcher sur les coraux, mais aussi la surabondance de tour-opérateurs et l'absence de régulation sur ces îles censées être protégées par leur statut de parcs nationaux. Ce même phénomène de surpopulation touristique et son impact sur le fragile écosystème des îles se retrouve dans toute l'Asie du Sud-Est.

Les Philippines ont rouvert en octobre l'île de Boracay, après six mois de fermeture, en imposant de nouvelles règles pour lutter contre les ravages environnementaux du tourisme de masse.

Benjamin Pierret avec AFP