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Studette, street-food et co-working... Parlez-vous le Parisien?

Une terrasse de café place du Palais Royal à Paris.

Une terrasse de café place du Palais Royal à Paris. - Gérard Julien - AFP

Décrypter le dialecte des Parisiens n'est pas si facile qu'on le croit. Je parle le parisien, de Jean-Laurent Cassely et Camille Saféris vous aide à comprendre cette faune qu'on adore détester.

Alors que des hordes de Parisiens chaussés de Stan Smith et à la recherche d'un salad bar ou d'un food truck vegan (ou au pire gluten free) envahissent cet été le reste de la France, en digital detox (vacances), on vous propose de vous préparer au choc culturel.

Avec Je parle le Parisien, Le dictionnaire franco-parisien qui se moque joyeusement de la capitale et de ses habitants, vous n'ignorerez plus rien des us et coutumes de cette population. Les deux auteurs Jean-Laurent Cassely et Camille Saféris y décryptent avec humour les travers de cette faune pleine de matcha et de contradictions, qu'on adore haïr. Même quand on en fait partie.

Flexitarisme et paniers bio

Fruit d'une observation pointue du Parisien dans son milieu naturel (le 9e arrondissement), ce petit dico étudie l'autochtone en famille, en vacances, sur son lieu de travail. Ce qu'il lit, ce qu'il écoute, ce qu'il mange (et ne mange pas), et comment il en parle.

Côté food, le Parisien est converti à une étrange religion, le flexitarisme ("véganisme intermittent"), quand il n'est pas tout simplement vegan ou gluten free. Le Parisien se fournit chez un maraîcher bio, ou achète des paniers bio une fois par semaine ce qui ne présente pas que des avantages -"J'ai récupéré 6 kilos de navets bio ce week-end, c'est con, j'avais plutôt envie de me faire un jap". Et comme le Parisien n'en est pas à une contradiction près, le Burger est "la spécialité la plus commandée par les Parisiens sur l'application Deliveroo, malgré la présence massive dans sa composition de gluten, de lactose et protéines carnées". 

"Je parle le parisien", le dictionnaire pour comprendre cet étrange idiome.
"Je parle le parisien", le dictionnaire pour comprendre cet étrange idiome. © Parigramme

Beautysta et it bag

Côté mode, le Parisien (et la Parisienne) craquent sur tout un tas de "it" trucs, du it bag (en français un sac), au it glasses (des lunettes) en passant par le it lipstick (un rouge à lèvres). Il se balade le plus souvent avec un tote bag à l'épaule, vêtu d'un basique qui peut être un simple denim (un jean), chaussé des incontournables Stan Smith. et sanglé dans un trench qui "doit impérativement paraître d'occasion, sous peine de paraître province". 

Pour parler boulot avec un Parisien, il faut de solides bases dans la langue de Tim Cook, surtout s'il est chef de projet dans le digital, community manager, consultant ou s'il travaille dans une start-up. Mais il peut aussi être en pleine reconversion ("épidémie transmissible par la parole et les réseaux sociaux, consistant à quitter son bullshit job pour exercer un métier qui a du sens et donne de belles photos sur Instagram"). Il peut aussi être adepte du co-working et du co-lunching, tout en checkant ses mails.

Côté habitat, ce n'est pas un secret, le Parisien n'est pas très bien loti. En cause le prix au mètre carré, "formule magique gardée secrète par les agents immobiliers, qui permet au marché de prendre 10% de valeur par an à Paris intra-muros". Quand il ne peut s'offrir un hausmannien , il doit s'exiler dans les quartiers défavorisés et oeuvrer alors à la gentrification. Ou crécher dans une studette dotée d'une belle spatialité pour ses 12m² mansardés.

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Magali Rangin