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Rosanna Arquette et Rose McGowan au procès de Harvey Weinstein pour soutenir les accusatrices

Rose McGowan et Rosanna Arquette le 6 janvier au procès Weinstein.

Rose McGowan et Rosanna Arquette le 6 janvier au procès Weinstein. - Timothy A. Clary - AFP

Les deux actrices, victimes du producteur américain, ont tenu à assister au procès pour soutenir les femmes qui accusent le magnat déchu.

Le procès du producteur de cinéma Harvey Weinstein, accusé de multiples agressions sexuelles, s'est ouvert lundi à Manhattan, rendez-vous crucial pour le mouvement #MeToo qui espère des sanctions pénales après avoir fait chuter de nombreux hommes de pouvoir.

Vêtu d'un costume sombre, l'ancien magnat de Hollywood est arrivé peu après 9 heures, aidé d'un déambulateur, au tribunal d'Etat de Manhattan et a ensuite pénétré dans la salle d'audience.

"Un véritable prédateur"

Une quinzaine de femmes s'étaient rassemblées devant le bâtiment, parmi lesquelles les actrices Rosanna Arquette et Rose McGowan, qui affirment avoir été agressées sexuellement par Harvey Weinstein. Certaines femmes tenaient des pancartes, avec des slogans tels que "Justice pour les survivantes" (Justice for survivors). "Ce procès est si important. Nous sommes libres, nous sommes fortes et nous ne nous tairons pas", a ainsi déclaré Rose McGowan.

"Cet homme est un véritable prédateur. Il a détruit les vies de tellement de femmes...", a souligné de son côté Rosanna Arquette dans les colonnes du Guardian. "Nous devons nous concentrer sur ce crime, et cette affaire de Harvey Weinstein est énorme, parce qu'il y a tellement de gens qui regardent."

Rosanna Arquette et Rose McGowan comptent parmi les premières actrices à avoir dénoncé publiquement dans le New York Times et le New Yorker les avances sexuelles insistantes formulées par le puissant producteur.

Accusé par plus de 80 femmes

Depuis les premières révélations d'octobre 2017, plus de 80 femmes, dont des célébrités comme Gwyneth Paltrow, Angelina Jolie ou Léa Seydoux, ont accusé l'ex-magnat hollywoodien de les avoir harcelées ou agressées sexuellement.

Mais le procès ne concerne directement que deux d'entre elles, ce qui montre la difficulté de construire un dossier pénal sans preuve matérielle et sans témoin, autour de faits remontant souvent à plusieurs années.

L'ancienne assistante de production Mimi Haleyi affirme qu'Harvey Weinstein l'a agressée sexuellement dans son appartement new-yorkais en juillet 2006. La seconde victime présumée, demeurée anonyme, l'accuse d'un viol en mars 2013 dans une chambre d'hôtel new-yorkaise.

Un procès prévu pour durer six semaines

L'acte d'accusation, modifié en août, inclut une troisième femme, l'actrice Annabella Sciorra, qui affirme avoir été violée par Harvey Weinstein en 1993. Les faits la concernant sont prescrits, mais doivent permettre à l'accusation d'étayer le chef d'inculpation de comportement sexuel "prédateur", qui fait risquer la perpétuité au producteur de 67 ans.

Une condamnation de l'ex-patron du studio Miramax serait une victoire majeure pour le mouvement #MeToo et l'organisation Time's Up née dans son sillage, qui combat harcèlement sexuel et discrimination à Hollywood et au-delà.

Ce procès, prévu pour durer six semaines, s'annonce comme l'un des plus suivis de l'année: quelque 150 journalistes, sans compter ceux qui suivent régulièrement les tribunaux new-yorkais, ont demandé un accès à la salle d'audience qui ne compte qu'une centaine de places.

Jérôme Lachasse avec AFP