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Renaud: "Je ne me suis jamais remis de mon enfance envolée"

Renaud, place de la République, le 7 janvier 2016, rend hommage aux victimes des attentats du 13 novembre.

Renaud, place de la République, le 7 janvier 2016, rend hommage aux victimes des attentats du 13 novembre. - Kenzo Tribouillard - AFP

Le chanteur s'est confié à Télérama. Il y évoque sa renaissance, après des années noires, sa famille, et sa douce enfance perdue.

La famille, les années noires et l'enfance perdue, Renaud a accepté, pour Télérama (à paraître ce mercredi) de se confier un peu. Il y évoque sa renaissance, il y a quelques mois, et son envie d'écrire revenue, lorsqu'il a composé Ta batterie pour son fils Malone.

"Il y a eu Renaud le Renard, maintenant il y a Renaud le phénix. Le Renard est derrière moi, je ne veux plus jamais le revoir", assure le chanteur qui sortira son 24e album le 8 avril prochain. Aujourd'hui, Renaud est sobre depuis six mois et il a retrouvé sa voix (et sa voie). Il s'est même mis aux pilates, c'est dire s'il est en forme! "Cette fois, je ne repiquerai pas", assure-t-il.

"Dépression, alcool, hypocondrie, paranoïa"

Mais avant la renaissance, il y a eu l'errance. Plusieurs périodes de dépression profondes qu'il analyse avec simplicité. La peur de vieillir, la mort de Coluche, de "grosses déceptions politiques"...

"Je ne me suis jamais remis de mon enfance envolée. Pour moi, chaque année qui passe est un coup de poignard dans ma jeunesse, un pas de plus vers la mort. Dans les années 1980, j’ai eu le bonheur de voir naître ma fille, mais en la regardant grandir, je me suis vu vieillir", raconte-t-il.

Il parle aussi de la triste spirale, "dépression, alcool, hypocondrie, paranoïa". Et de cette enfance perdue "douce comme le miel". Né dans une famille "aisée mais pas bourgeoise", fils d'un écrivain, Renaud n'a découvert la banlieue qu'à 21 ans, en suivant une fiancée "dans un bistrot d'Argenteuil".

"On m’a accusé d’être un usurpateur"

"On m’a accusé d’être un usurpateur, un petit-bourgeois déguisé en loubard, tout ça parce que j’avais eu le malheur de parler de mes origines familiales", explique celui qui s'était lui-même surnommé "le chanteur énervant", désignant les médias, qui ne l'ont "pas épargné". 

"C’est là que j’ai rencontré des jeunes du quartier. Leur rébellion me faisait rêver. Je me suis identifié à eux. Je me suis mis à les fréquenter, à vivre comme eux, m’habiller comme eux, raconter leurs histoires".

M.R