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Quand Johnny Hallyday frôlait la prison en 1977

Johnny Hallyday en spectacle à Paris en 1982

Johnny Hallyday en spectacle à Paris en 1982 - Philippe Bouchon - AFP

Un policier en poste à l'époque raconte un épisode méconnu de l'histoire du chanteur dans la revue Sang Froid: celui d'une nuit d'ivresse qui aurait pu très mal tourner.

Il peut suffire d'un instant d'égarement pour qu'un destin bascule. Johnny Hallyday, décédé en décembre dernier après une vie de gloire et de succès, en savait quelque chose. À cause d'une violente bagarre survenue en 1977 à Saint-Tropez, révélée seulement aujourd'hui par un témoin, l'idole des jeunes a failli voir sa carrière brisée par un séjour derrière les barreaux. 

C'est la revue Sang-Froid, vendue en librairie et points Relay, qui raconte la scène. Un policier, resté anonyme, raconte la soirée d'août durant laquelle il a embarqué le chanteur en vue de l'inculper pour tentative de meurtre, à l'issue de cette violente altercation dans un établissement de la ville côtière. Une histoire qu'il s'était promis de ne pas raconter avant sa mort, pour ne pas nuire à la star. 

Vieilles rancoeurs et représailles

Tout commence lorsque Johnny Hallyday entre aux Caves du Roy accompagné de Michel Sardou, de groupies et de gardes du corps. Très vite, le Taulier, alors âgé de 34 ans, demande à la gérante de renvoyer un habitué des lieux, qui se faisait appeler Coin-Coin. Johnny Hallyday lui reprochait de lui avoir volé de l'argent en l'aidant après un accident de voiture, des années plus tôt (une accusation jamais avérée). 

Coin-Coin (de son vrai nom Bernard Munier), persona non grata le temps d'une soirée, accepte d'être congédié et quitte l'établissement. Mais revient à la charge plus tard dans la nuit, alors que les fêtards ont migré dans un autre établissement. Johnny Hallyday est alors très alcoolisé, si bien qu'il "tient difficilement debout" d'après le magazine. Coin-Coin se jette sur lui et lui décoche un coup de poing. Les gardes du corps de la star se ruent sur l'assaillant et le rouent de coups.

Comme le détaille le magazine, Johnny Hallyday brise une bouteille de ketchup, s'approche de son adversaire très amoché et s'agenouille, brandissant le flacon brisé, "dans l'intention évidente de sectionner la gorge de son agresseur". Martin Griffon intervient, interrompt le chanteur d'un coup de pied et pointe son arme sur un garde du corps qui fonce sur lui avant de présenter sa carte de police. 

Après avoir fait appeler du renfort, Martin Griffon envoie Johnny Hallyday et son équipe "faire un tour au poste de police". Dont le chanteur sortira à huit heures du matin, après l'intervention de la hiérarchie policière, embarrassée. D'autant que Martin Griffon a été très clair: c'est pour "tentative de meurtre" qu'il souhaite l'inculper.

Accord à l'amiable

L'affaire se corse un peu plus avec les velléités de Coin-Coin, transporté à l'hôpital en hélicoptère après la bagarre. Au lendemain de l'attaque, il est défiguré, souffre de nombreuses contusions, et son avocat a porté plainte. Martin Griffon doit répondre aux exigences de sa hiérarchie, qui lui demande de "le calmer", et aux demandes des avocats de Johnny Hallyday, qui lui exposent la très délicate situation de l'idole des jeunes: quelques mois plus tôt, le chanteur avait déjà été condamné à dix mois de prison avec sursis et 20.000 francs d'amende pour fraude fiscale. De plus, il avait déjà été visé par des accusations de "coups et blessures volontaires". Autant d'antécédents qui l'auraient mené tout droit en prison en cas de nouveau démêlé judiciaire. 

Dépêché de toutes parts pour apaiser la situation, Martin Griffon s'improvise intermédiaire. Et parvient à convaincre Coin-Coin de retirer sa plainte. Celui-ci demande malgré tout 5 millions de francs. Une requête à laquelle Johnny Hallyday accède. L'accord est conclu dans un restaurant. La somme permettra à Coin-Coin de reconstruire sa mâchoire, et à Johnny de poursuivre son ascension. 

La couverture du magazine Sang Froid: 

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Sang Froid © Sang Froid
B.P.