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Pour Mathieu Kassovitz, "c'est aux politiques de régler le problème" des violences policières

Mathieu Kassovitz sur le plateau de C à Vous, le 8 juin 2020

Mathieu Kassovitz sur le plateau de C à Vous, le 8 juin 2020 - Capture d'écran France 5

Le réalisateur de La Haine estime que "c'est le président qui doit dire ce que doit faire sa police".

Pour Mathieu Kassovitz, le problème des violences policières doit être réglé par la classe politique, et pas par la police elle-même. C'est ce que l'acteur-réalisateur a expliqué ce lundi sur le plateau de C à Vous

Alors que la mort de George Floyd aux États-Unis relance le débat en France, notamment autour de l'affaire Adama Traoré, l'acteur-réalisateur fait le parallèle entre la situation actuelle et celle d'il y a 25 ans, lorsqu'il réalisait La Haine, long-métrage culte sur des jeunes des banlieues:

"Ce qui me peine, c'est que les politiques n'ont pas plus pris conscience du problème et de l'importance qu'il a dans la société", estime-t-il. "C'est à eux de régler le problème, ce n'est pas à la police de régler le problème en interne. Ils ont des problèmes de moyens... C'est une philosophie qu'il faut leur amener, et cette philosophie elle s'amène par le haut. C'est le président qui doit dire ce que doit faire sa police."

"Il y a des gens qui sont responsables"

"Quand Sarkozy est arrivé, il a dit 'zéro tolérance'", poursuit-il. "Le message est envoyé à la police. Il suffit d'envoyer un autre message et la police le comprend. Il y a des ministres de l'Intérieur, il y a des gens qui sont responsables."

Et de conclure: "On ne veut pas d'une police contre laquelle on a une méfiance (...) Ce sont nos amis, c'est nous, ce sont nos voisins. Le fait qu'on leur donne un uniforme leur donne une responsabilité qui doit être prise en charge par les responsables politiques plus que par les policiers eux-mêmes."

Invité de RMC la semaine dernière, l'acteur du Bureau des légendes avait annoncé que La Haine connaîtrait bientôt une seconde vie sur les planches: il travaille actuellement à une adaptation du long-métrage en comédie musicale

Benjamin Pierret