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Pour Bernard-Henri Lévy, les chutes de Fabius et DSK sont liées à "l'antisémitisme national"

Bernard-Henri Lévy invité de l'émission "On n'est pas couché" le 13 février 2016

Bernard-Henri Lévy invité de l'émission "On n'est pas couché" le 13 février 2016 - Capture d'écran France 2

Sur le plateau du talk-show On n'est pas couché, le philosophe français s'est justifié sur les propos de son livre dans lequel il s'explique que la France "ne sacre un juif que pour mieux l'abattre."

Sujet sensible et débat animé sur le plateau du dernier numéro d'On n'est pas couché. Ce samedi 13 février, Laurent Ruquier recevait Bernard-Henri Lévy dans son talk-show sur France 2. L'écrivain et philosophe français était invité pour parler de sa dernière publication, L'Esprit du judaïsme. L'occasion pour lui de développer ses idées sur les conséquences de "l'antisémitisme national" en France, en citant notamment le cas de deux figures politiques: Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius.

Car selon BHL, les chutes de ces deux hommes politiques de gauche, l'un après l'affaire du Sofitel, l'autre à la suite de l'affaire du sang contaminé, sont en partie liées à l'antisémitisme. Interpellé sur ce sujet par la chroniqueuse Léa Salamé qui lui demandait d'expliquer le passage de son livre sur la France qui "ne sacre un juif roi de l'époque ou roi du système que pour mieux le honnir et, quand elle peut, l'abattre", Bernard-Henri Lévy a confirmé ses propos.

"La France antisémite, cette France qui a été majoritaire il y a un siècle, qui a été majoritaire il y a 70 ans, et qui est en train de se réveiller aujourd'hui, elle ne sacre un juif que pour mieux l'abattre," assène le philosophe. "Je fais une comparaison très simple dans le livre. Deux personnages qui sont les mêmes, qui se ressemblent. L'un est français, il fait l'actualité ces jours-ci, c'est Laurent Fabius et un autre est anglais, c'est Benjamin Disraeli. Toute la différence entre l'Angleterre et la France est là. La manière dont on a ressorti à l'époque pour l'ancien premier ministre français une histoire de sang contaminé, de crime rituel, disait quelque chose, hélas, d'une tendance dans ce pays..." Tout le contraire du traitement réservé à Benjamin Disraeli en Angleterre, rapporte BHL.

"Votre faiblesse est de voir de l'antisémitisme partout"

Selon l'écrivain, "il y a une longue tradition dans notre antisémitisme qui est la tradition du crime rituel." Quand Léa Salamé lui demande alors si le sort de Dominique Strauss-Kahn est également lié à "un complot antisémite", BHL rétorque: "On peut se poser la question. Il y a eu à certain moment, dans certains portraits de lui que j'ai lus dans la presse française, quelles qu'aient été ses fautes éventuelles, quelque chose qui ne sentait pas bon."

Concernant l'affaire du Sofitel, Bernard-Henri Lévy nuance en expliquant qu'il ne s'agit "certainement pas d'un complot", mais développe toutefois son idée: "Mais la façon dont une partie de la presse s'est emparée de cette histoire, en a fait un espèce de monstre où toutes les frustrations, les désirs inavoués... Moi je me rappelle certains hommes politiques devenant littéralement fous face à cette affaire DSK. (...) Il y entrait probablement une part d'antisémitisme."

En désaccord avec l'invité, Léa Salamé a alors mis fin au débat: "C'est ça la faiblesse de votre texte: il faut dénoncer la montée de l'antisémitisme, et elle est réelle, mais vous l'affaiblissez en voyant de l'antisémitisme partout..."