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"Personne au monde ne voit Luc, tu es Besson": Luc Besson explique la complexité de ses rapports aux autres

Luc Besson.

Luc Besson. - BFMTV

Dans un entretien exclusif à BFMTV, Luc Besson revient sur les plaintes dont il a été l'objet, de femmes l'accusant de viols.

"Je suis sans doute un peu naïf". Dans un entretien exclusif accordé à BFMTV (diffusé en intégralité ce mardi 8 octobre, à 21h), Luc Besson revient sur ses deux ans de relation extraconjugale avec l'actrice Sand Van Roy, qui l'accuse aujourd'hui d'agression sexuelle et de viol.

Le réalisateur y concède s'être peut-être mépris sur la sincérité et l'équilibre de leur rapport.

"J’avais de l’affection. J’ai toujours cru qu’elle était sincère et qu’on avait un rapport certes illicite, mais que je lui apportais quelque chose, qu’elle m’apportait quelque chose."

"Je ne serai plus jamais Luc"

Il se souvient lui avoir offert "de l’écoute, de la tendresse" mais confie n'avoir pas pris conscience du déséquilibre de leur relation, inhérent à leurs statuts de réalisateur à succès et de jeune comédienne:.

"Ça fait partie de mes erreurs: j'ai toujours pensé - j’en ai beaucoup parlé avec mon psy - qu’on avait le droit d’avoir un métier, une représentation, un pouvoir, une force, mais qu’on avait le droit en dehors de ça d’être soi-même, d’être une personne avec des fragilités. Mon manque, c’était cette personne-là, c’était Luc. J’ai toujours eu le sentiment que Luc avait une relation."

Le réalisateur du Grand Bleu explique qu'il a depuis compris qu'il ne pouvait attendre des autres qu'ils perçoivent l'homme avant la star.

"Mon psy m’a dit un truc terrible qui m’a vraiment assez bouleversé et que j’ai compris maintenant: personne au monde ne voit Luc, tu es Besson, metteur en scène puissant et tout le monde voit ça, personne ne peut voir Luc. Mon erreur vient de là. Ça a été une claque pour moi. Je l’admets aujourd’hui. Je ne serai plus jamais Luc et je ne donnerai aux autres que l’image qu’ils ont de moi-même."

"Je présente mes excuses"

En février dernier, la plainte de Sand Van Roy a été classée sans suite. En mars, la comédienne belgo-néerlandaise s'est constituée partie civile dans cette affaire. Ce vendredi 4 octobre, la juge d’instruction Laurence Lazerges a décidé de reprendre les investigations sous la forme d'une information judiciaire.

Huit autres femmes accusent également le réalisateur de gestes inappropriés, voire d'agressions sexuelles pour des faits en grande partie prescrits. Une enquête préliminaire visant le cinéaste est également toujours ouverte à Paris pour examiner les accusations d'une neuvième femme, qui n’a cependant pas encore été entendue par les enquêteurs.

S'il nie les faits qui lui sont reprochés, le réalisateur tient tout de même à s'excuser auprès des femmes qui l'accusent:

"Je présente mes excuses à ses femmes si elles ont pu en souffrir. Vraiment. Encore une fois, malheureusement, la personne qui réagissait à l’intérieur de moi, c’est cette personne un peu sensible et avec un mal-être qui n’est pas l’autre, l’homme puissant."
Apolline de Malherbe