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Patrick Bruel rend hommage à Johnny dans un texte émouvant

Patrick Bruel et Johnny Hallyday à Los Angeles en avril 2017

Patrick Bruel et Johnny Hallyday à Los Angeles en avril 2017 - Robyn Beck - AFP

Dans un texte écrit lorsqu'il a appris la mort de son ami et publié par nos confrères de L'Obs, l'artiste dit au revoir au rockeur, qu'il avait rencontré en 1984 .

Patrick Bruel rendra un dernier hommage à Johnny Hallyday ce samedi, dans un texte écrit par ses soins. Des mots qu'il lira lors de l'office religieux, au côté de Jean Reno ou encore Marion Cotillard. Il lui avait déjà écrit sa peine de le perdre, à l'annonce de sa mort, alors qu'il était à Los Angeles. Un texte rédigé à chaud sur son iPhone, dans lequel il partage son émotion, et qu'il a transmis à nos confrères de L'Obs ce samedi.

"C'est la nuit ici à Los Angeles. Je viens de rentrer à la maison par Pacific Highway… Cette route où tu avais tellement aimé me faire partager ta Lamborghini pour aller déjeuner chez Ivy’s tous les deux. Ce déjeuner où tu m'as annoncé avec calme, pudeur et tellement d’élégance cette maladie que tu allais vaincre. Comme toujours… Et puis tu es vite passé à autre chose et nous avons ri, tellement ri… Sans doute pour ne pas pleurer, et bu un peu. Sur le chemin du retour, ta conduite (très) rock'n'roll m’avait fait craindre notre expulsion immédiate du pays", commence-t-il. 

"Je n’oublierai pas tes mots"

Patrick Bruel poursuit, explique qu'il ne dort pas, comme s'il avait peur de se réveiller "et de constater que ça n’était pas un cauchemar".

"Tout le monde m'appelle pour me faire parler de toi et de notre belle amitié. On me demande une 'anecdote'… Ce mot est si peu approprié. Je n'ai pas très envie de parler ou alors à toi. Te dire que je n’ai jamais oublié et que je n’oublierai jamais ce que tu as fait pour moi. Nos échanges, nos fous rires, tes conseils, nos duos… Tellement de duos, je n’arrive même pas à les compter, avec à chaque fois ce sourire bienveillant et fraternel", ajoute-t-il. 

Il raconte ensuite comment Monique Le Marcis l'avait présenté à Johnny Hallyday en 1984 à la sortie d'un concert que le rockeur donnait au Zénith. "Je n'oublierai pas tes mots ce jour-là, si forts, si encourageants. Et puis ton intervention aux Victoires de la Musique, ton invitation au Stade de France qui a tellement modifié pour moi le cours des choses", se rappelle-t-il.

Tout laissait à penser que tu étais immortel

"J’aurais tant à te dire mais ce déjà long message n’en finirait pas. Je t’ai aimé comme un grand frère. Je pense à tous ces gens, ce public incroyable à qui tu as donné du bonheur pendant près de soixante ans. Je pense à David et à Laura. Et je pense à Laeticia, si forte à tes côtés, à Jade et Joy qui peuvent être tellement fières de leur papa", continue-t-il. 

"Je me réveille… C’est bien vrai, mais c’est irréel. Tout laissait à penser que tu étais immortel", écrit Patrick Bruel dans une conclusion émouvante. "C’est con, je sais, mais j’y ai cru jusqu’à hier soir".

"Je n’arrive pas à imaginer qu’il n’y aura plus de Johnny. Comme si on avait enlevé la tour Eiffel dans la nuit. Sauf que tu me manqueras plus cruellement que la vieille Tour ne le ferait. Tu n’as pas oublié de vivre, tu as vécu mille vies en essayant toujours de nous les faire partager. Comme des millions de gens, et avec eux, je t’aime."

N.B.