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"Paris, on t'aime!": les Eagles of Death Metal de retour après les attentats

Les Eagles of Death Metal ont fait lundi soir, un retour bref mais symbolique, sur la scène parisienne de Bercy, moins d'un mois après les attentats terroristes.

"Merci Paris, on t'aime!": moins d'un mois après l'attentat sanglant lors de son spectacle au Bataclan, le groupe Eagles of Death Metal est remonté sur scène lundi soir à Paris pour une courte, mais très symbolique, apparition à la fin du concert de U2.

Les rockers américains ont rejoint les Irlandais de U2 à Bercy en toute fin de spectacle sous les ovations du public, pour entonner avec eux People have the power, le tube de Patti Smith. Puis U2 leur a laissé la scène pour que les Californiens, dont la notoriété est devenue planétaire depuis les attaques jihadistes du 13 novembre, puissent interpréter un de leur morceau. "Merci Paris, on t'aime! Et merci à U2 de nous donner cette occasion", a lancé au public de l'AccorHotels Arena le chanteur des Eagles of Death Metal, Jesse Hughes, vêtu d'un costume d'un blanc immaculé.

"Pied de nez aux terroristes"

La venue des "EODM" avait été éventée par un magazine américain dès vendredi, mais les organisateurs ont gardé le silence jusqu'au bout, entretenant le doute. U2 s'était lui contenté d'annoncer "un invité surprise" pour cette soirée. "C'est génial qu'ils soient de retour aussi vite. C'est un vrai pied de nez aux terroristes", a souligné Marie-Jeanne Miens et son compagnon Martial Perz, des fans de U2 de la première heure, venus de l'Aisne pour assister au concert.

"Leur présence à Paris, c'est un signe de résistance et la preuve que la musique est plus forte", ont renchéri Hélène Boiron et Stéphane Guillo, deux Havrais de 36 et 48 ans. "Ca ressemble bien à U2, un groupe qui a toujours prôné la fraternité, de partager sa scène avec eux après le drame qu'ils ont vécus", a ajouté le couple. Pendant près de deux heures, les Irlandais au rock puissant, qui étaient eux aussi à Paris au moment des attentats, avaient auparavant enchaîné leurs tubes dans un concert tout en symboles, ponctué de vidéos de villes marquées par les guerres, de Londonderry en Irlande du Nord à Kobané en Syrie...

Bono, le leader de U2, s'est adressé à plusieurs reprises en français au public: "nous sommes tous Parisiens ce soir", a-t-il déclaré, reprenant à plusieurs reprises la devise de la République française: "liberté, égalité, fraternité". "Si vous croyez en la liberté, Paris est votre maison".

Important dispositif policier

Les noms des victimes des attentats se sont affichés sur un écran géant en bleu, blanc, rouge quand il s'est mis à chanter Ne me quitte pas de Jacques Brel. Un important dispositif policier avait été déployé à l'extérieur de l'enceinte de l'AccordHotels Arena, qui peut accueillir jusqu'à 20.000 personnes, pour assurer la sécurité du concert et les spectateurs ont dû se soumettre à des fouilles pour entrer dans la salle.

Les Eagles of Death Metal avaient annulé leur tournée européenne après l'attaque contre le Bataclan, qui avait fait 90 morts, dont le responsable commercial du groupe Nick Alexander et trois membres de leur maison de disques. Les rockers américains jouaient au Bataclan devant près de 1.500 personnes quand un commando de jihadistes était entré dans la célèbre salle de concert et avait ouvert le feu.

"Je veux être le premier groupe à jouer au Bataclan quand il rouvrira", a récemment assuré Jesse Hughes au site Vice. Selon leur maison de disques, "EODM", qui est devenu, bien malgré lui, un symbole de liberté depuis l'attentat, va reprendre sa tournée européenne en février. Les attentats du 13 novembre contre le Bataclan, mais aussi plusieurs terrasses de café parisiens et le Stade de France - les plus meurtriers qu'ait connus la France - ont fait 130 morts et plus de 350 blessés.

la rédaction avec AFP