Paris Jackson en couverture de Vogue: d'adolescente dépressive à it-girl en devenir
Un regard bleu électrique, les cheveux relevés en un chignon lâche, une peau parsemée de tatouages et une silhouette anormalement saine pour un magazine de mode: du haut de ses 18 ans, Paris Jackson respire l'assurance tranquille et la santé sur la couverture de Vogue Australie.
Rien de moins que Patrick Demarchelier, légende vivante des photographes de mode, pour immortaliser la jeune star sur la une de l'édition de juillet. Pour accompagner ces clichés, des déclarations de la jeune fille, qui semblent tout droit sorties d'un manuel à l'usage des apprenti-célébrités: "Je veux avoir un impact positif sur le monde de la mode", "Tant de causes me tiennent à coeur, j'ai le sentiment que c'est mon devoir de me battre pour les autres."
Un pas de plus pour la jeune femme vers le monde du show-business, qui semble lui tendre les bras. Car lorsqu'on a 19 ans, qu'on est plutôt jolie et qu'on est l'enfant de l'une des plus grandes stars du XXe siècle, la route semble toute tracée. Pourtant, avant d'afficher la détermination d'une sage icône hippie-grunge en devenir, la fille de Michael Jackson a connu des chemins plus tortueux.
Soudain, la célébrité
Paris Jackson a 11 ans lorsque le monde découvre son visage et ses yeux clairs, jusqu'alors précautionneusement dissimulés par un masque à chacune de ses apparitions publiques. On est en 2009 et Michael Jackson vient de mourir. À l'occasion d'une cérémonie-hommage aux faux airs de conférence de presse, la toute jeune orpheline fond en larmes face aux caméras et aux téléspectateurs des quatre coins de la planète.
Pour elle et ses deux frères, Michael Joseph Jr et Prince "Blanket" Michael, confiés à la garde de leur grand-mère Katherine et leur cousin TJ, une nouvelle vie commence. Après l'anonymat garanti par leur père, les trois enfants découvrent les médias, les paparazzi, et doivent composer avec la fascination qu'exercent les circonstances troubles de la mort du roi de la pop.
Un an après le décès de leur père, les trois enfants sont interviewés par Oprah Winfrey, papesse des talk-shows US. Seule fille de la fratrie, Paris attire évidemment les regards du public. Et se prépare à des moments bien difficiles.
Les années noires
Relativement éloignée des projecteurs durant son adolescence, Paris Jackson ne correspond en rien aux "fils de" qui fascinent les foules par leur ambition. Quand les enfants Smith se perdent en shootings mode et sortent leurs premiers single à 10 ans, la jeune fille suit sa scolarité dans un lycée privé, loin des appels de la scène. Plus proche de la groupie punk-rock que de la mini-fashionista, elle arbore une coupe garçonne, des jeans troués, joue d'un eye-liner outrancier et d'une couleur de cheveux en perpétuelle évolution.
Aux antipodes de ce qu'Hollywood attend d'une jeune fille, elle semble mener une vie plutôt normale, bien qu'elle évoque tôt son envie de s'essayer au métier d'actrice. Cette adolescence aussi préservée que possible ne l'épargne pas de drames personnels.
Elle renoue le contact avec sa mère, complètement absente de ses plus jeunes années, comme le raconte le Daily Mail. À 14 ans, elle est victime de l'agression sexuelle d'un "inconnu" bien plus âgé qu'elle, comme elle le révélera des années plus tard au magazine Rolling Stone. Devant composer avec le harcèlement de ses camarades de classe et quelques mauvaises fréquentations, elle fait une tentative de suicide en 2013, pour laquelle la presse people du monde entier se passionne. De cette période troublée elle ne parlera publiquement que des années plus tard.
Entrée en scène et débuts prometteurs
La jeune fille, éloignée des médias sans jamais en être étrangère, fait changer la donne en janvier 2017. Dans un long entretien pour Rolling Stone, Paris Jackson revient sur toute cette adolescence passée sous silence. Sa dépression, ses problèmes d'addiction, ses "multiples" tentatives de suicide, son agression sexuelle. Puis son année et demi passée dans une école spécialisée pour adolescents à problème:
"Cela a été très bénéfique pour moi. Je suis une personne complètement différente", a-t-elle expliqué. "(Avant,) j'étais folle. Je ressentais beaucoup de colère adolescente. Et je gérais également ma dépression et mon anxiété sans aucune aide."
Comme une Demi Lovato ou une Selena Gomez, les grandes idoles de sa génération, elle adopte le discours déculpabilisant sur la maladie mentale qui se démocratise à Hollywood. Et avec la délivrance de l'âge adulte semble venir l'exposition, qu'elle accueille à bras ouverts.